Rencontre avec Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

La salle des colonnes était comble, ce mercredi 27 février, pour accueillir Laurent Berger, venu débattre de la place des corps intermédiaire en démocratie. La CFDT est passée première organisation syndicale en novembre 2018, en plein pendant la crise dite « des gilets jaunes », ce qui, Laurent Berger l’a souligné, est assez paradoxal. S’il n’a pas vu venir ce mouvement, il en avait identifié les causes. Non pas une, mais trois crises, et donc trois légitimités à refonder : 

- la démocratie politique, légitimité fondée sur le vote, mais qui s’use plus vite qu’avant

- la démocratie citoyenne, participative

- la démocratie sociale, où les corps intermédiaires ont tout leur rôle à jouer

Précisément, Laurent Berger regrette que le mouvement des gilets jaunes n’ait pas réussi, ni même voulu, s’organiser en mouvement collectif. Des singularités, des situations individuelles, doit naître, à ses yeux, du commun. La colère devrait déboucher sur de l’engagement. Or, dans sa ville, les personnes qu’il a vues sur les ronds-points, et qu’il connaissait, étaient toutes des personnes qui ne s’étaient jamais engagées, ni en politique, ni dans le domaine associatif. C’est, selon lui, révélateur des impasses du mouvement.

A de multiples reprises, Laurent Berger a rappelé l’importance de la transition écologique, malheureusement à peine amorcée, ainsi que l’urgence du défi européen, qui est aussi social.