Retrait de l'Acte III de la décentralisation : "Voie de la raison, mais preuve d'impréparation"
Marc Fesneau, secrétaire général du Mouvement Démocrate, a salué mardi le report de l'Acte III de la décentralisation, mais déploré "le saucissonnage en trois textes, qui annonce tout sauf une réforme d'ampleur".
"La loi était mauvaise, trop complexe et trop fouillis. Son report, qui est en fait un retrait pur et simple, est la voie de la raison compte tenu de son contenu et des remous suscités", se satisfait Marc Fesneau, suite à l'annonce de Jean-Pierre Bel. Le secrétaire général du Mouvement Démocrate regrette en revanche le "saucissonnage programmé" en trois textes et leur calendrier.
"Le saucissonnage en trois textes n'est pas une bonne nouvelle. Les sujets sont transversaux. Les grandes lois de décentralisation doivent être des lois complètes. Là c'est de la décentralisation à la découpe", estime-t-il. "L'ordre des priorités n'est pas non plus le bon. Le plus urgent n'est pas les métropoles, mais la clarification des compétences et les solidarités territoriales. Paris, Lyon et Marseille ont déjà les moyens d'avancer, tandis que l'ensemble de nos territoires ont besoin d'urgence qu'on pose la question de l'efficacité de l'utilisation de la ressource publique. Or, ce point est repoussé aux calendes grecques, évidemment après les sénatoriales", poursuit le Maire de Marchenoir et président de la communauté de communes de Beauce-et-Forêt.
Le Mouvement Démocrate appelle à "un texte plus simple, qui traite de toutes les questions : clarification des compétences, prise en compte du fait métropolitain et place de l'État dans tout cela". "Le gouvernement devra pour cela revoir sa méthode", poursuit Marc Fesneau. "En voulant plaire à tout le monde, il n'a finalement satisfait personne. Par ailleurs, il met la charrue avant les bœufs, en faisant voter la réforme des modes de scrutins, sans régler avant l'organisation même des collectivités. Cette façon de faire est pour le moins amateur et témoigne d'un état flagrant d'impréparation".
"Gouverner, c'est prévoir et savoir prendre des décisions. Une réforme d'ampleur ne pourra être qu'une réforme qui tranche, notamment sur les compétences et alors que les finances publiques sont exangues", conclut le secrétaire général.