Portrait : Thomas Friang
Thomas Friang est le Président national des Jeunes Démocrates. Il a 24 ans et est cadre à la Banque de France. Il est également le fondateur de l'association Youth Diplomacy.
Thomas vous venez d'être élu à la tête des Jeunes Démocrates. Pouvez-vous nous retracer votre parcours politique ?
J'ai adhéré à l'UDF en novembre 2006, dans les prémices de la campagne présidentielle de François Bayrou. J'ai voulu rejoindre ce courant politique émergent, le courant démocrate, car il s'avérait être le seul soucieux du temps long : je n'avais alors que 18 ans, et j'étais inquiet de la dette économique, sociale et environnementale qu'on pouvait me léguer à mon arrivée dans la citoyenneté.
J'ai tout de suite milité dans l'équipe de la campagne présidentielle à Metz, puis pour les législatives. C'est sur cette base que ma responsabilité de secrétaire des JDEM57, puis de président des JDEM57 et délégué pour les Young Democrats for Europe s'est construite...
Dans la situation qui est celle du MoDem aujourd'hui, l'élection nationale des jeunes m'a paru être non seulement l'occasion de faire un tour de France pour remobiliser de nombreuses troupes, mais également l'opportunité de renforcer notre identité politique, comme vaisseau amiral de ce fameux courant démocrate, avec des idées percutantes et assumées. Ce défi m'a motivé à construire une équipe déterminée, qui a été élue le 15 décembre, celle des iDémocrates.
Votre engagement politique et associatif ne se fait pas au détriment de votre carrière professionnelle. C'est important pour vous cette vision de la politique connectée dans le monde professionnel ?
C'est déterminant ! Je réclame autant l'autonomie politique du MoDem que mon autonomie individuelle en tant qu'homme. C'est la même racine humaniste. Je ne pouvais concevoir mon engagement politique sans qu'il soit équilibré par le travail et d'autres formes d'engagements.
Pouvez-vous nous rappeler l'organisation des Jeunes démocrates ?
Le Bureau National comporte 30 membres, qui sont élus par un scrutin de liste. Pour déposer une liste, il y a un premier tour très exigeant qui nécessite de réunir des militants de plus de 13 régions. Notre équipe portait en l'occurrence plus de 19 régions !
Lors de sa première rencontre, le week-end des 19 et 20 janvier, le Bureau National va adopter son organigramme définitif. Mais conformément au projet qui nous a valu la confiance des militants, il sera composé, en plus du Secrétaire Général et du Trésorier qui existent par les statuts, de deux vice-présidents (un porte-parole et un coordinateur du projet) et d'un directeur de la communication ainsi que d'un directeur événementiel.
Quelle va être votre méthode pour animer et faire vivre le mouvement jeune ?
L'enjeu de notre mandat est clairement de préparer les municipales et les européennes. Ce travail préparatoire devra également se faire dans la perspective des sénatoriales et des territoriales, sans quoi, nous risquerions de marquer des points au premier round pour mieux en perdre au deuxième.
Compte tenu de cette ambition qui est avant tout territoriale, nous allons investir notre énergie pour accompagner au mieux les fédérations dans leur travail de terrain : une communication nationale soucieuse des réalités locales, un travail en réseau avec les fédérations pour la base programmatique, de la formation militante et thématique pour accompagner la préparation des équipes, et une vaste campagne d'adhésions.
Comment envisagez-vous votre participation au travail programmatique pour les échéances électorales à venir ?
Notre slogan de campagne était « pas de politique sans les idées », vous avez donc parfaitement compris que nous comptons peser sur le discours politique et l'ambition programmatique du MoDem. Nous avons annoncé que deux chapitres nous tenaient particulièrement à cœur, car dans les deux cas, il s'agit de penser dans le temps long.
Premièrement, la refondation d'une démocratie moderne : de l'Europe fédérale à une structure en régions fortes, quitte à supprimer les départements, et à engager une réelle démocratie locale dans les intercos, nous souhaitons que nos institutions soient revisitées au jour de trois principes. Une démocratie où les tenants du pouvoir sont réellement les tenants de la légitimité populaire. Une démocratie dont le budget n'est pas explosif au détriment des générations futures, principalement à cause d'un empilement maladroit de structures passées. Une démocratie dont les politiques publiques sont plus efficaces grâce à une organisation moderne. S'il faut une révolution européenne comme il y a eu la révolution française, pour arriver à cette ambition...
Deuxième pilier, c'est la recherche d'une réelle politique de développement durable. Une économie compétitive, assumant la solidarité nécessaire à toute Nation en crise, sans se faire au détriment de notre environnement. La crise a laissé croire à trop d'Européens que cette révolution là appartenait au passé. A l'occasion des européennes et des régionales en particulier, nous devons raviver la nécessité de penser autrement, pour garantir notre qualité de vie.
Ces deux chapitres sont éminemment interconnectés : il n'y aura pas de réelle politique de développement durable sans repenser nos institutions. Sans cette démocratie moderne, impossible de mieux défendre notre modèle de société dans la mêlée mondiale tout en rapprochant la politique des territoires
Découvrer l'interview de Thomas Friang publiée dans la Croix le 31/12/2012 en cliquant ici.