Marc Fesneau au coeur de la ruralité
Le Ministre des relations avec le Parlement et Premier Vice-président du MoDem, Marc Fesneau, était en visite dans la Somme, au coeur des ruralités. Retrouvez l'article paru dans le Courrier Picard.
La relance dans les territoires, l'accompagnement des petites villes qui ont le sentiment de décrocher, des rencontres avec les élus locaux et une forte séquence avec les chasseurs: le programme de Marc Fesneau, vendredi 28 et samedi 29 janvier dans la Somme a une forte couleur «défense et illustration de la ruralité».
À la veille de l'élection présidentielle, il est visiblement important de gommer l'image d'un président des villes, Emmanuel Macron, qui, il y a cinq ans, incarnait d'abord la «start-up nation» des grandes villes et d'un monde dématérialisé.
Marc Fesneau a incontestablement le profil idéal pour incarner cette conversion. La petite histoire veut que, tous deux jeunes députés en 2017, Jean-Claude Leclabart (LREM) avait invité ce passionné de chasse à venir dans la Somme, en plaine et en baie. Il est vrai que ces deux-là ont tout pour se reconnaître. Parisien de naissance, Marc Fesnau est revenu sur les terres de ses racines familiales, le Loir-et-Cher, où il fut un chargé des politiques de développement local à la Chambre d'agriculture de ce département. Il y a été ensuite un élu local, maire d'une commune de 700 âmes, Marchenoir, avant de cocher ensuite toutes les cases d'une carrière politique locale et nationale au sein du Modem. Le choix d'Ailly-sur-Noye ne doit rien au hasard. C'est le fief de Jean-Claude Leclabart, un des rares agriculteurs au Palais-Bourbon, ex-maire du village voisin et ex-président d'intercommunalité.
Le programme Petites Villes de demain (PVD), qui n'était inscrit ni dans le programme initial d'Emmanuel Macron, ni dans celui des élus locaux, a été évoqué. «Il y a eu des obstacles au début, ce ne fut pas facile pour les élus de s'approprier ce nouveau dispositif», a reconnu la préfète, Muriel Nguyen. Elle en a rappelé l'originalité: un accompagnement financier «sans précédent»; et un appui humain de l'État dans la conception et l'ingéniérie des dossiers avec le recrutement de chargés de mission. Le maire d'Ailly, Pierre Durand, a évoqué une commune à la croisée des chemins: «En effet, de centre-bourg, Ailly-sur-Noye n'a en fait que le nom, tant son statut a été égratigné au cours des dernières années». Et d'évoquer la disparition de la Trésorerie, du centre médico-social, etc. «Autant d'exemples qui illustrent le moindre rayonnement d'une commune rurale, dont tout un chacun s'accorde pourtant à dire qu'elle a un rôle essentiel de centralité à jouer.»
«Le binôme, cela nécessite du dépassement»
Originalité du dispositif: Ailly-sur-Noye et Moreuil qui, au sein de l'intercommunalité, se confrontent sur la fiscalité et la répartition des charges avec des intérêts fortement divergents, sont en binôme (il en existe huit dans la Somme sur 21 communes) dans le programme PVD. Elles auront le même chargé de mission et élaboreront ensemble leur programme: à Ailly, de l'habitat, la création d'un tiers-lieu «éco-socio-culturel» sur la friche Intermarché; à Moreuil, la rénovation d'espaces publics, la création de voies douces, etc. «Le binôme, cela nécessite du dépassement», a résumé le ministre, qui a expliqué et reconnu: «La maille infra villes moyennes était oubliée de nos politiques publiques (...) Depuis la crise des Gilets jaunes, on a redécouvert l'importance de l'État dans les territoires. Il y a une réappétence (sic) pour les territoires peu denses.»
Benoît Delespierre