Marc Fesneau : "Ce qui se joue le 9 juin est un sujet central, c'est l'Europe stop ou encore"
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la souveraineté Alimentaire, est intervenu sur la plateau de France Info, ce vendredi 3 mai 2024, pour balayer un certain nombre de sujets liés à l'agriculture à la fois au niveau français et européen.
Plan écophyto 3 : "Je rappelle que nous avons mis 250 millions d'euros sur la table"
Marc Fesneau l'affirme : "tous les produits phytosanitaires ne sont pas à risque", c'est à dire qu'il serait insensé d'interdire pour interdire quelque chose qui ne pose aucun risque sanitaire, ni pour l'Homme ni pour les sols. Il ne s'agit pas de défendre les pesticides, mais d'appeler chacun et chacune à la raison et à la nuance. À cet effet, le ministre de l'Agriculture est très clair :
Je voudrai savoir au nom de quoi on demanderait à l'agriculture de supprimer des molécules qui ne sont pas à risque ? C'est quand même curieux cette propension à faire en sorte qu'on prive l'agriculture de la chimie, quand tous les secteurs d'activités [...] c'est de la chimie !
Pour Marc Fesneau, l'enjeu majeur de cette question se situe ailleurs. Il explique que "pour qu'on puisse faire face au défi du non-renouvellement de certaines molécules et des nécessités parfois du retrait de certaines molécules au niveau européen, on a besoin de trouver des alternatives." En effet, le principe directeur de la doctrine gouvernementale en la matière, "pas d'interdiction sans solution", met en exergue l'impératif premier de fournir aux agriculteurs les possibilités de s'adapter aux normes, légitimes, environnementales.
Je rappelle que nous avons mis 250 millions d'euros sur la table pour la recherche d'alternatives, le matériel qui est nécessaire pour pouvoir faire appliquer ces produits pour faire en sorte qu'on dote les agricultures d'outils pour protéger leurs cultures.
En outre, la question qui taraude les plus engagés et investis d'entre nous sur le défi écologique, est l'abandon de l'indicateur français de suivi au recours de produits phytosanitaires (le NODU) au profit de celui européen (le H1R1). Notre Premier vice-président indique à toutes fins utiles pour les plus sceptiques sur cette décision, "que le NODU c'était le calcul de toutes les molécules de produits phytosanitaires sans distinction entre ceux très toxiques, ceux qui portaient un risque éventuel et ceux pas toxiques. Ça veut dire qu'on faisait une réduction l'aveugle." Justement, il est davantage pertinent d'accorder nos violons européens sur un indicateur unique et cette fois-ci précis.
Toutefois, Marc Fesneau rassure ses potentiels détracteurs qui croiraient que la France veut s'affranchir de normes environnementales : "dès lors qu'il y a un risque élevé, l'objectif du gouvernement et de tous les gouvernements européens, c'est la réduction et la suppression le cas échéant."
Européennes : "Je connais Valérie Hayer comme une personne qui est solide, compétente et sérieuse"
Interrogé sur une potentielle incompatibilité entre l'agriculture et l'écologie, Marc Fesneau répond sans détours :
Je refuse ce débat de mettre une espèce de hiérarchie entre les uns et les autres. Si nous n'arrivons pas à mener la transition écologique et les sujets de lutte contre le dérèglement climatique : + 4°C c'est mortel pour l'agriculture.
La question agricole revêt une dimension éminemment européenne. La PAC, par exemple, est le premier poste de dépense de l'Union européenne et sa réforme entamée il y a quelques mois, sous l'impulsion du ministre français de l'Agriculture, porte déjà ses fruits.
En moins de deux mois, on a fait ce qu'on met d'habitude deux ans à faire, c'est-à-dire qu'on a modifié un certain nombre de règles pour les rendre plus lisibles et les rendre plus compréhensibles pour les agriculteurs, et plus opérationnels en vérité y compris dans les objectifs environnementaux qui sont les nôtres.
Pour l'agriculture, comme pour tous les autres sujets aux contours européens, Marc Fesneau prévient que "si nous ne sommes pas unis, si nous ne sommes pas plus avancés sur un certain nombre de sujets au niveau européen, c'est pas la France toute seule qui défendra ces sujets."
Enfin, le premier vice-président du MoDem s'est exprimé sur ce qu'il pense de notre candidate pour les élections européennes, Valérie Hayer :
Je connais Valérie Hayer comme une personne qui est solide, compétente et sérieuse, ce qui n'est pas tout à fait les qualités que je reconnais à Jordan Bardella.