Marc Fesneau : "On répond, filière par filière, aux crises"
Retrouvez l'entretien accordé par Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et Premier vice-président du Mouvement Démocrate, au journal Le Télégramme ci-dessous.
Propos recueillis par Laetitia Lallement.
Après la conférence de presse de mercredi, à quel type de Salon de l’agriculture vous attendez-vous ?
À un salon exigeant de la part des agriculteurs. Et c’est normal. Ils attendent qu’on continue de dérouler les annonces faites par le Premier ministre et le président de la République. Ils ont la volonté d’une fierté retrouvée, dans le dialogue, avec nos concitoyens. Cela n’exclut pas des discussions potentiellement rugueuses mais il vaut mieux se mettre autour d’une table, parler, trouver des solutions, comme on le fait plus précisément depuis quatre à cinq semaines, pour essayer de trouver les voies de la simplification, de la souveraineté et de l’installation. C’est un salon studieux, en tout cas pour le gouvernement, dans la ligne définie par Gabriel Attal, à savoir : répondre complètement à un certain nombre d’interrogations.
Pouvez-vous préciser les contours de la nouvelle loi EGalim, ce qui est du ressort du gouvernement français et de l’Europe ?
Pour le côté français, le Premier ministre a annoncé une mission parlementaire qui va se dérouler dans quelques mois, pour avoir un texte au mois de juillet. Difficile de vous donner les contours du texte à date. Cette loi succède à la loi Descrosailles. L’idée est d’explorer trois sujets : celui de la négociation en marche avant, c’est-à-dire comment faire pour construire des prix à partir de la matière première agricole, et arrêter de négocier avec le distributeur tant que cette base n’est pas solidifiée avec le producteur. Ensuite, de renforcer la place des indicateurs interprofessionnels dans la construction du prix. Enfin, de saisir les parlementaires pour lutter contre les centrales d’achat européennes détournant la loi française. Pour le côté européen, c’est un temps plus long. On est en train d’essayer de construire une alliance avec d’autres pays européens pour pousser l’idée d’une loi EGalim européenne. C’est un travail à la fois de conviction et de fond.
Certains syndicats réclament des soutiens de trésorerie des exploitations, comme des années blanches, est-ce envisageable pour vous ?
Les mesures de soutien à l’élevage, sur les dispositifs fiscaux et sociaux, représentent 150 millions d’euros. C’est une mesure apportant de la trésorerie, dès 2024. La mesure sur le GNR, visant le remboursement avec anticipation, la défiscalisation, représente 230 millions d’euros, versés entre février et mars, c’est une mesure de trésorerie. On répond, filière par filière, aux crises qui sont devant nous.
Une mesure unilatérale de trésorerie, à l’aveugle, n’est pas du tout opérante, et c’est reporter le problème à un an plus tard. La question est plutôt de se battre sur la question de la rémunération.
Pourquoi avez-vous choisi la Bretagne pour ce déplacement ?
Je me sens un peu comptable d’un certain nombre de sujets exprimés par la Bretagne : la tempête Ciaran, la reconstruction, les sujets agro-environnementaux d’élevage. C’est mieux de revenir pour faire un point sur les avancées déjà déployées ou restantes. La parole publique est crédible quand elle revient sur le terrain.
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