Mayotte : Que prévoit l'opération Wuambushu contre les bidonvilles menée par le Gouvernement ?

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Daniel Martial Henry, Président du MoDem Mayotte, explique la situation des bidonvilles de Mayotte et l'opération sécuritaire "Wuambushu" menée dans le département par le gouvernement.

Qui sont les habitants des bidonvilles de Mayotte ?

Les bidonvilles de Mayotte sont dispersés dans toutes les communes de l'île, généralement dans des zones dangereuses et sur des collines très abruptes. Ils sont installés sur des terrains principalement domaniaux, mais parfois également privés.

Ces quartiers précaires, composés principalement de cases en tôle, sont principalement habités par des immigrés venus des îles voisines des Comores, dont une forte proportion se trouve en situation irrégulière sur le territoire de Mayotte.

Les habitants de ces bidonvilles sont confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles, notamment un manque d'eau potable, d'électricité et d'infrastructures sanitaires adéquates.

Le gouvernement a mis en place cette opération pour en grande partie améliorer les conditions de vie de ces populations vulnérables.

Quelles sont les problématiques rencontrées dans les bidonvilles de Mayotte ? 

Les bidonvilles de Mayotte sont confrontés à de nombreuses problématiques, parmi lesquelles :

  • Les conditions de vie précaires et insalubres : Les habitants des bidonvilles sont également confrontés à des risques d'effondrement des constructions en tôle ondulée et à des incendies.
  • Le surpeuplement, Avec un grand nombre de personnes vivant dans des espaces très réduits. Cette situation accroît les risques de propagation de maladies et de violences intrafamiliales.
  • L'insécurité car les zones où sont implantés les bidonvilles sont souvent considérées comme dangereuses, avec des taux de criminalité élevés. Les délinquants peuvent également se cacher dans ces zones et y commettre des actes illicites en toute impunité.

Les bidonvilles de Mayotte sont également confrontés à une généralisation de la délinquance juvénile, ainsi qu'à une hausse de la criminalité et du trafic de stupéfiants. Les jeunes habitants des quartiers précaires peuvent se retrouver en situation de précarité et d'exclusion sociale, ce qui peut favoriser leur engagement dans des activités criminelles et dangereuses.

Les incidents de guérilla urbaine entre bandes organisées, les vols à l'arrachée, les caillages de bus scolaire, les barrages routiers, ainsi que les agressions, viols, homicides et trafics de stupéfiants sont autant de manifestations de cette situation.

  • La maîtrise foncière car la squattérisation et l'appropriation illégale de terrains publics et privés constituent une autre problématique importante dans les bidonvilles de Mayotte. Les habitants de ces quartiers précaires ont souvent occupé des terrains qui appartiennent à l'Etat, au département, aux communes ou à des propriétaires privés, sans autorisation légale. Ces pratiques provoquent des conflits fonciers, des tensions avec les autorités et les propriétaires privés.
  • La dégradation environnementale est une des conséquences des constructions anarchiques dans ces quartiers précaires. Les habitants des bidonvilles peuvent construire leurs habitations dans des zones marécageuses ou aux abords immédiats des rivières, ce qui peut favoriser la déforestation et la dégradation des écosystèmes locaux. Les constructions anarchiques peuvent également causer des problèmes d'assainissement et de gestion des déchets, qui peuvent à leur tour entraîner des conséquences sanitaires graves pour les habitants et l'environnement.

Ces problématiques ont des impacts négatifs sur la santé, le bien-être des habitants de Mayotte, et nécessitent des actions urgentes pour améliorer leurs conditions de vie.

Quelles sont les conséquences de la présence du bidonville Koungou ?

Le bidonville de Koungou, situé dans le quartier du Talus 2, a des conséquences importantes pour Mayotte, notamment pour la commune de Koungou elle-même.

En effet, Koungou est la deuxième commune la plus peuplée de l'île, après Mamoudzou, et abrite plusieurs infrastructures économiques clés, notamment le port maritime, la centrale électrique, le terminal gazier et la zone industrielle de la vallée. Ainsi, la commune est considérée comme le poumon économique de Mayotte.

Cependant, la présence du bidonville de Koungou et des autres quartiers difficiles occupés par des clandestins crée des problèmes sociaux importants. Ces quartiers sont souvent en ébullition et connaissent fréquemment des soulèvements avec des affrontements violents entre bandes de délinquants, qui peuvent bloquer les voies routières principales de l'île.

Ces problèmes entraînent des conséquences économiques, car ils peuvent dissuader les investisseurs et les touristes de s'installer dans la région.

De plus, la présence de ces quartiers entraîne également une dégradation environnementale, notamment la déforestation massive et la déstabilisation des écosystèmes.

Quelles sont les solutions à y apporter ? 

Il est important de souligner que la question de l'immigration clandestine et de la présence des bidonvilles à Mayotte est complexe et nécessite une réponse globale qui doit prendre en compte plusieurs aspects.

Parmi les solutions possibles, il y a la nécessité d'une fermeté de l'État en matière de politique de lutte contre l'immigration clandestine et le maintien de l'ordre dans les zones sensibles. Cela pourrait être mis en œuvre grâce à une action concertée des différentes institutions publiques, telles que les forces de l'ordre, les tribunaux, les administrations, etc.

Cette politique devrait passer par un durcissement de la loi sur le droit du sol et de l’asile à Mayotte, avoir une diplomatie ferme vis-à-vis des Comores, mettre fin au chantage sur les reconduites, veiller au respect de leurs engagements sur le contrôle des frontières voir mettre en place des patrouilles communes, arrêter la complaisance de délivrances de séjour de complaisance, faire appel à la solidarité nationale pour la prise en charge des mineurs isolé, aider le conseil départemental à signer les accords avec les pays voisins pour la coopération régionale et assoir la reconnaissance de la souveraineté française sur Mayotte.

Il convient également de mettre en place une politique de développement économique pour la région, en vue de créer des emplois et des opportunités pour les habitants de Mayotte, ce qui pourrait contribuer à réduire les niveaux de pauvreté et de marginalisation sociale.

Enfin, il est important de trouver des solutions pour lutter contre la déforestation et la dégradation environnementale.

Quels sont les objectifs de la mission « Wuambushu » ordonnée par le Gouvernement ? 

Les objectifs de l'opération Wuambushu ordonnée par le gouvernement français à Mayotte sont multiples. Tout d'abord, cette opération vise à lutter contre l'immigration illégale sur l'île, en expulsant les étrangers en situation irrégulière et en renforçant les contrôles aux frontières.

Ensuite, l'opération a pour objectif de démanteler les bidonvilles, qui représentent un problème majeur à Mayotte en raison des conditions de vie précaires et de l'insécurité qu'ils génèrent.

Enfin, l'opération Wuambushu vise également à lutter contre la criminalité sur l'île, qui est souvent liée à la présence de réseaux de trafic de drogue et de délinquance organisée. Pour ce faire, l'opération mobilise des moyens militaro-policiers importants, notamment des unités de police et de gendarmerie renforcées, des hélicoptères et des drones de surveillance.

L'objectif global de cette opération est donc d'améliorer la sécurité et la qualité de vie à Mayotte en luttant contre l'immigration illégale, la précarité des conditions de vie et la criminalité organisée.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’exécution de cette mission ? 

L'opération Wuambushu rencontre plusieurs difficultés dans son exécution.

Tout d'abord, les clandestins présents dans les bidonvilles font preuve d'une grande résistance à quitter les lieux, arguant qu'ils disposent de droits sur les terrains occupés. Cette situation complique les opérations de démantèlement et d'expulsion.

De même, certaines associations de défense des droits de l'Homme s'immiscent dans les opérations et cherchent à freiner les actions des forces de l'ordre en s'appuyant sur des dérogations et des failles juridiques et procédurales liées à la législation applicable à Mayotte.

Ensuite, les forces de l'ordre doivent faire face à une guérilla urbaine violente menée par des groupes de délinquants, avec des jets de pierres et des cocktails Molotov. Ces violences ont entraîné plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre.

Par ailleurs, l’opération se heurte au refus des autorités comoriennes de recevoir ces ressortissants.

Enfin, il est difficile pour le territoire de reloger les personnes déplacées et de replacer les enfants des familles ayant droit à l'éducation dans des écoles de la zone où ils ont été réinstallés.

La question du relogement des personnes expulsées constitue donc un enjeu majeur pour la réussite de l'opération Wuambushu.

Quelles sont les relations entre Mayotte et les iles voisines (Comores, Madagascar) ?

Mayotte est française depuis 1841, lorsque son sultan a cédé l'île volontairement à la France par traité. Les trois autres îles des Comores deviennent françaises 71 ans plus tard, soit en 1912, par une loi d’annexion.

Avant cette période, les îles ont toujours été autonome. Ce n’est qu’à partir de 1946 qu’elles ont été érigées ensemble en Territoire d’Outre-mer.

Cependant, en 1974 les populations respectives des îles ont été consultées par referendum d’auto-détermination. Les trois autres îles optent pour l’indépendance. Seule Mayotte décide de rester française.

Depuis 1975, l’État comorien continue à revendiquer Mayotte. Il refuse d’admettre le décompte « île par île » en refusant d’admettre le principe fondamental du « droit du peuple à disposer d’eux même ».

Par ailleurs, si le Centre et la Droite française soutiennent le peuple mahorais, l’extrême gauche fait du zèle à ne pas reconnaitre la souveraineté de la France sur Mayotte.

Néanmoins, la Conseil Départemental de Mayotte, ménage assez d’efforts, mais en vain, depuis 2000 pour mettre en place une coopération régionale dans le but de favoriser le développement des Comores afin de maintenir sa population chez elles.

Quel est l’espoir de la population mahoraise après le démantèlement de ces bidonvilles ? 

L'espoir de la population mahoraise après le démantèlement de ces bidonvilles est grand.

D'une part, cela montre que le gouvernement prend en compte les doléances des Mahorais et agit pour améliorer leur vie quotidienne.

D'autre part, cette opération permettra de renforcer l'autorité de l'État et de faire comprendre aux étrangers en situation irrégulière qu'ils ne sont pas en territoire conquis et qu'ils doivent respecter les lois de la République.

La reprise de ces terrains permettra également de réaliser des infrastructures indispensables à l'île, telles que le lycée des métiers et des logements sociaux pour abriter la population la plus précaire.

Cependant, il faudra rester vigilant et renforcer le contrôle des frontières pour éviter une réinstallation des étrangers en situation irrégulière sur le territoire.

En outre, il sera nécessaire de réaffirmer la souveraineté française sur Mayotte pour pouvoir développer une politique de coopération régionale efficace et accompagner le développement des Comores et des pays voisins.

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