Podcast PDE : Le résultat de l'élection présidentielle française et la hausse de l'inflation
Découvrez le nouveau numéro du podcast "La fenêtre sur le monde" du Parti démocrate européen, consacré pour cette édition au résultat de l'élection présidentielle française et à la hausse de l'inflation. Vous pouvez également retrouver directement ce podcast sur le site du PDE democrats.eu.
Intro
Bienvenue dans le huitième épisode de "Fenêtre sur le monde".
Nous sommes aujourd'hui le vendredi 29 avril et dans ce podcast, nous allons discuter des
- derniers développements du conflit russo-ukrainien
- résultats des élections françaises et slovènes
- du rapport du Conseil de l'Europe sur la liberté de la presse
- de l'activation du mécanisme de conditionnalité à l'encontre de la Hongrie.
- Ensuite nous développerons les meilleurs éditoriaux et articles d'opinion liés :
- au résultat des élections françaises
- à l'économie à ses récents développements et ses conséquences sur la société
- Comme d'habitude, nous commençons par les nouvelles les plus importantes de la semaine.
Section actualités
Le premier point de la journée porte sur l'évolution de la guerre en Ukraine, et les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères, Sergeĭ Lavrov.
"Le risque est sérieux, réel. Il ne faut pas la sous-estimer", a déclaré M. Lavrov dans une interview, en faisant référence à une éventuelle guerre nucléaire. "L'OTAN part, en substance, en guerre contre la Russie en armant l'Ukraine", a poursuivi le ministre.
En ce qui concerne les livraisons d'armes à l'Ukraine, il a été rapporté cette semaine que le gouvernement allemand a décidé de fournir au pays d'Europe orientale des chars antiaériens.
Pendant ce temps, la guerre continue de faire des victimes, mais aussi des réfugiés. Selon les derniers chiffres des Nations unies, plus de 5 millions de personnes ont été contraintes de quitter l'Ukraine depuis le début du conflit.
La guerre entre la Russie et l'Ukraine affecte également l'approvisionnement en gaz des pays européens.
Cette semaine, la Russie a suspendu les livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. La nouvelle procédure d'achat et de vente de gaz par la Russie exige que les paiements soient effectués en roubles. À la suite du refus de Varsovie de payer en roubles, Gazprom a envoyé un avis à la Pologne indiquant que les livraisons de gaz russe au pays "seront complètement interrompues".
Passons maintenant aux résultats des élections de dimanche dernier en France et en Slovénie.
En France, dimanche, le président sortant Macron a battu Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, remportant 58,5 % des voix. Macron est le premier président français depuis 2002 à être réélu
"Je ne suis plus le candidat d'un parti, mais le président de tous", a déclaré Macron après sa victoire. D'autre part, en acceptant sa défaite, Mme Le Pen a déclaré : "Plus que jamais, je maintiendrai mon engagement envers la France et les Français".
En prononçant ces mots, Mme Le Pen faisait référence au vote sur le renouvellement du Parlement français, les législatives qui auront lieu le 12 juin.
Restons sur le sujet des élections et allons en Slovénie, où, dimanche dernier encore, le parlement a été renouvelé.
Le Mouvement pour la liberté de Robert Golob a remporté 41 des 90 sièges. Il est suivi par le Parti démocratique slovène de l'actuel président Ianez Ianja avec 27 sièges. Les sièges restants sont allés au parti Nouvelle Slovénie, au parti social-démocrate et au parti de gauche.
Changeons maintenant complètement de sujet et parlons de la liberté de la presse.
Le rapport du Conseil de l'Europe sur l'état de la liberté de la presse sur le continent a été publié cette semaine. Selon le document, le nombre d'alertes à la liberté de la presse parmi les États membres du Conseil de l'Europe a augmenté de 41 % en 2021.
L'année dernière, 282 alertes ont été enregistrées dans 35 pays, soit 200 de plus qu'en 2020. Parmi les alertes, la mort de six journalistes.
Pas moins de 47 % des alertes enregistrées sont le fait des gouvernements d’Europe centrale, signe d'une "stratégie visant à imposer un modèle "illibéral", en pleine violation des principes fondamentaux de l'État de droit et des droits de l'homme".
Le document mentionne également les poursuites-bâillons, un acronyme utilisé pour désigner les actions en justice que des hommes d'affaires ou des représentants de l'État intentent contre des journalistes et des militants pour entraver leur travail.
La question des violations des droits de l'homme est également au cœur de l'activation par la Commission européenne du mécanisme de conditionnalité pour suspendre les fonds européens destinés à la Hongrie.
Budapest est censé recevoir 40 milliards d'euros de fonds d'ici 2027. Mais la Hongrie est en conflit avec Bruxelles depuis des années en raison de violations répétées de l'État de droit.
ll s'agit notamment de la suppression de la liberté de la presse, du manque d'indépendance de la justice, des lois qui violent les droits politiques et civils, et de la discrimination à l'égard des minorités.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a qualifié cette mesure d'"injuste et visant à favoriser l'aile gauche du pays".
C'est la première fois que le mécanisme est déclenché.
Nous continuons à parler de la législation européenne, et de l'approbation de la loi sur les services numériques.
L'UE est parvenue à un accord sur un nouveau règlement qui obligera les géants de la technologie tels que Google et Meta à contrôler plus énergiquement les contenus illégaux sur leurs plateformes.
Le non-respect de la nouvelle loi peut entraîner des amendes allant jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires annuel mondial des entreprises.
Toujours à propos du monde numérique, cette semaine, le réseau social Twitter a été racheté par Elon Musk.
Considéré comme l'un des hommes les plus riches du monde, l'entrepreneur a racheté Twitter pour un montant estimé à 41 milliards d'euros.
Bien que Twitter ne soit pas l'un des réseaux sociaux les plus populaires, il reste l'une des plateformes les plus influentes dans le débat public, notamment aux États-Unis.
Bon nombre des analyses faites au sujet de l'achat du réseau social se sont concentrées sur le fait que les neuf personnes les plus riches du monde possèdent désormais une grande entreprise de médias.
Tribunes libres #1
De l'actualité, nous passons aux commentaires du jour, qui analysent aujourd'hui le résultat des élections françaises.
Nous commençons par un éditorial du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le journaliste Nicholas Bender souligne que ce résultat électoral ne peut pas seulement être lu comme la victoire de Macron. Tout d'abord, il faut tenir compte de l'abstention, "un énorme 28% des électeurs" ne se sont pas rendus aux urnes, souligne M. Bender. Ce serait aussi la preuve que, malgré sa réélection, Macron est très impopulaire. "Sa réponse aux crises et aux protestations a été de créer des projets participatifs, mais rien ou presque de concret n'a suivi", explique le journaliste. Un autre aspect important qui ressort de ce résultat est le bouleversement du paysage politique français, avec la disparition de l'historique "opposition entre la gauche et la droite". "Le bloc anti-Le Pen a couronné un faible vainqueur", explique le journaliste. L'éditorial conclut par une observation : maintenant que Macron ne pourra plus se représenter, "il n'a plus besoin de Le Pen comme adversaire : peut-être pourra-t-il la combattre efficacement".
Depuis l'Allemagne, nous traversons la Manche pour nous rendre au Royaume-Uni dans le Times. Le journaliste Hugo Rifkind, quant à lui, regarde l'autre côté, celui des électeurs de Le Pen. "L'euphorie des vaincus montre que ceux qui sont en dehors du courant politique vainqueur se soucient moins du pouvoir et plus d'être entendus", telle est la thèse du journaliste britannique. En commençant par le discours de Le Pen après les résultats, qui a qualifié sa défaite de "victoire retentissante", M. Rifkind explique que cela pourrait nous aider à comprendre pourquoi "des personnalités politiques qui étaient autrefois en marge ont aujourd'hui autant de succès". La raison en serait la capacité de Le Pen à attirer le vote de la "France périphérique". Par cette définition, nous entendons les personnes de la classe ouvrière qui vivent dans des lieux qui "n'existent plus culturellement". Selon l'éditorial, les électeurs de Le Pen ne seraient pas vraiment favorables à des mesures telles que des amendes pour le port du voile en public. Ils recherchent plutôt un sentiment de "respect et d'écoute". En conclusion, Rifkind espère que les élections législatives de juin se dérouleront de la même manière : avec une défaite de Le Pen, mais qui fasse que ceux qui se sentent exclus de la vie politique se sentent écoutés.
Pour conclure cette première série de commentaires sur les élections françaises, nous nous rendons de l'autre côté de l'Atlantique, dans les pages du New York Times. Selon Philippe Marlière, professeur à l'University College de Londres, Macron a gagné, mais la France est toujours en danger. "La démocratie française n'a jamais été aussi malmenée", note le professeur. "La politique française est désormais dominée par trois forces - Le Pen, Mélenchon et Macron - opposées les unes aux autres, et poussant toutes dans une direction différente", poursuit Marlière. Si nous ajoutons à cela un taux d'abstention record, nous avons la recette parfaite pour l'instabilité politique. Dans ce contexte, l'extrême droite a voulu se présenter comme la seule véritable opposition au président, affirme le chroniqueur. "Environ un tiers des voix au premier tour sont allées à l'extrême droite", écrit Marlière. "La France est un pays mal à l'aise avec le pluralisme, le multiculturalisme et le libéralisme politique", conclut l'article, notant que c'est "un état révélé par la montée constante de l'extrême droite."
Un commentaire chaleureux sur la réélection de Macron est venu de Matteo Renzi, leader d'Italia Viva, un parti membre du Parti démocratique européen. "Félicitations au président Macron. Une victoire écrasante, une belle page d'espoir pour la France et l'Europe. Je suis fier d'être à ses côtés depuis le début", a tweeté l'homme politique italien.
Tribunes libres #2
Pour la deuxième série d'éditoriaux d'aujourd'hui, nous changeons complètement de sujet et parlons de l'économie et de ses conséquences sociales.
Commençons par le journal italien, Il Corriere della Sera. Pour le chroniqueur Aldo Cazzullo, il y a un problème que les Français, les Italiens et les Européens en général ont en commun : "nous sommes tous assis sur une bombe sociale : les prix". "Jusqu'à récemment, la bombe sociale était considérée comme le manque de travail", rappelle le journaliste. Mais maintenant, les gouvernements européens doivent faire face à un autre problème : "la hausse des prix du pain, des pâtes, de l'essence et du gaz", des biens de consommation que nous achetons tous, écrit M. Cazzullo. L'augmentation progressive des prix, explique l'éditorial, combinée à des salaires bas et stagnants, a provoqué un appauvrissement général des travailleurs. Analysant spécifiquement la situation italienne, le journaliste estime que, "pendant trente ans, l'Italie a connu une croissance faible et mauvaise ; mais l'inflation était maîtrisée. Maintenant qu'il explose, le pouvoir d'achat des travailleurs s'effondre". En conclusion de son éditorial, M. Cazzullo propose une solution au problème : "un grand plan pour détaxer le travail et permettre aux entrepreneurs d'augmenter plus facilement les salaires".
Traversons les Alpes, allons en France, au Figaro. Pour Sébastien Laye, entrepreneur et chercheur à l'Institut Thomas More, "on dit souvent que les Français ne s'intéressent pas à l'économie". C'est pourquoi, selon le chroniqueur français, l'économie n'a été que superficiellement abordée lors du débat présidentiel. Mais, intéressé ou non, pour Laye, ce sont les citoyens qui subiront les conséquences d'une économie affaiblie. "Même si nous sortons d'une période de dix-huit mois de croissance post-Covid, note Laye, cela n'a pas été utilisé pour corriger nos déséquilibres budgétaires." Avec un retour aux politiques européennes d'équilibre budgétaire d'ici 2024, explique le chercheur, la France risque de devoir recourir à "un ajustement budgétaire brutal pour recevoir de l'argent rapidement". Ce ne sera pas une situation facile à gérer pour le nouveau gouvernement. En conclusion de son éditorial, Laye explique que le nouveau gouvernement devra se conformer aux règles européennes, et ce tout en abordant des questions telles que "les revendications en matière de pouvoir d'achat, la transition énergétique et la réindustrialisation".
Le dernier commentaire du jour provient du journal espagnol El Pais. En Espagne, une loi vient d'entrer en vigueur qui oblige les entreprises à tenir un registre des salaires de leurs employés. Selon la rédaction du journal ibérique, l'économie profite également de la lutte contre les inégalités salariales. "De nombreuses études dénoncent les coûts de l'écart salarial pour l'économie mondiale", notent les chroniqueurs. Selon l'étude citée, 143 milliards d'euros sont perdus chaque année en raison des salaires inférieurs perçus par les femmes. Bien entendu, l'écart salarial est aussi une question personnelle, "qui se traduit par une moindre capacité d'épargne et d'investissement". Toutefois, le registre n'est qu'un premier pas, conclut l'éditorial, suggérant que "cette contribution non rémunérée devrait être correctement comptabilisée afin de proposer des solutions réalistes".
Outro
Il est temps de clore ce huitième volet de la rétrospective et revue de presse "Fenêtre sur le monde".
Dans le prochain épisode, nous continuerons à suivre les questions européennes et les développements du conflit en Ukraine.
La rédaction de cette semaine a été réalisée par Daniele Ruzza, au micro de XXX
A bientôt