Nicolas Turquois : "Nous ne réformerons pas si nos compatriotes sont submergés par les difficultés !"
Retrouvez le discours de Nicolas Turquois, Député du Groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) à l'Assemblée nationale, lors de la discussion générale précédent le vote du projet de loi pour le pouvoir d'achat, adopté ce jour.
Depuis 2017, le Président de la République a dessiné des objectifs de transformation majeurs pour la France, notamment en matière d'économie, d'emplois, en matière de finances publiques, ou en matière d'écologie et de protection de l'environnement. Avec lui, nous pensons au Groupe Démocrate que c'est dans la durée que nous pouvons agir de façon substantielle sur ces sujets là.
Il nous faut planifier, construire des stratégies de moyen et de long terme, pour relever les défis auxquels la France et les Français sont confrontés.
Mais regarder le chemin au loin ne sert à rien si on trébuche sur le caillou qui est à nos pieds. C'est à l'image de la situation que nous traversons, sauf que ce n'est pas un caillou mais un énorme bloc de granite qui a surgi du fait de la reprise post-pandémie et de la guerre en Ukraine.
Nous voulons du pouvoir d'achat supplémentaire pour les Français. Par le plein emploi, la montée en compétences, la réindustrialisation : c'est du moyen terme.
À court terme, ils doivent faire face à une inflation forte qui ronge leur pouvoir d'achat et complique drastiquement leur quotidien. Nous devions y répondre, nous l'avons fait en agissant pour tous :
- Pour ceux qui travaillent avec l'augmentation du SMIC, les modalités de restructuration dans les branches professionnelles, les heures sups, le doublement - ou le triplement - de la prime pouvoir d'achat, ou encore l'évolution du point d'indice dans le projet de loi de finances rectificative.
- Pour ceux qui ont travaillé, avec la revalorisation des retraites de 4% rétroactivement au 1er juillet.
- Pour ceux qui sont les plus fragiles et les plus modestes, avec la réévaluation des APL, du RSA, de l'allocution adultes handicapés et sa déconjugualisation, mais aussi les prestations familiales.
- Pour les consommateurs, en facilitant les résiliations de contrats et en contenant l'augmentation des loyers.
Nous voulions aussi décarboner massivement et rapidement le fonctionnement de la société française en agissant sur l'isolation de nos logements, l'arrêt des motorisations thermiques et le développement du mix énergétique à base de nucléaire et d'énergies renouvelables : c'est du moyen terme.
À court terme, nous actons des mesures d'urgence pour que tout simplement, les Français puissent se chauffer l'hiver prochain et que notre économie, en partenariat avec nos voisins européens, puisse fonctionner. À celles et ceux qui poussent des cris d'orfraies parce que nous réautorisons certains vols à fonctionner ou parce que nous permettons la mise en place d'un méthanier flottant, nous agissons en responsabilité car il n'y aura aucune transformation écologique profonde possible si le pays est bloqué.
Nous voulons aussi rétablir l'équilibre des finances publiques et désendetter la France : c'est du moyen terme.
À court terme, c'est 20 milliards qui sont actés dans ce projet de loi pour limiter les effets de la crise et notamment celle de l'inflation, car nous ne réformerons pas la France si nos compatriotes sont submergés par les difficultés du quotidien.
Finalement, et pour paraphraser un chanteur populaire notamment auprès des plus jeunes, vouloir réformer c'est simple et le faire avec les Français devrait être basique. Déclamer des bonnes idées c'est simple, construire des majorités de projet pour les faire adopter devrait être basique.
Cela était le cas avec les différents groupes d'opposition républicains, comme avec la majorité sénatoriale. Nous le saluons et nous nous en félicitions.
Le Groupe Démocrate se réjouit de ce texte, tant par son contenu que par la forme du débat qui a eu lieu. Nous sommes convaincus que cela peut être une méthode pour la suite. Garder le cap des réformes tout en tenant compte des difficultés du moment et travailler au-delà de la majorité en confiance et en partenariat avec le Sénat : simple et basique.