Jean Lassalle poursuit sa marche et lance les Cahiers de l'Espoir
Jean Lassalle, qui a entamé le 10 avril un périple à pied "à l'écoute du peuple", a annoncé samedi le lancement des "Cahiers de l'espoir", inspirés des Cahiers de doléances de l'Ancien Régime.
"On ne peut pas dire à la fois: 'Nous sommes là au nom du peuple' et le laisser dans l'état d'abandon dans lequel il se trouve. C'est la raison pour laquelle je lance aujourd'hui les Cahiers de l'espoir", a déclaré Jean Lassalle, samedi, lors d'une conférence de presse. "Je veux encourager le peuple à trouver les portes de l'échange et du dialogue, je crois de toutes mes forces qu'il y a beaucoup à en espérer", a-t-il ajouté.
Le député, qui a mis en place le site www.ledeputequimarche.fr, invite chacun à s'exprimer, seul ou en groupe, en ligne ou par lettre à l'Assemblée nationale en remplissant un Cahier de l'espoir faisant part de ses attentes ou de ses doléances. "Je m'engage à en faire l'écho", a-t-il assuré, soulignant : "Le niveau de désespoir que j'ai rencontré se situe à une hauteur que moi-même je n'avais pas mesurée".
Les Cahiers de l'espoir pourraient être remplis par un maire qui réunirait son conseil municipal, les membres d'une administration ou d'une association, les habitants d'un quartier ou les membres d'un club de pétanque par exemple, a énuméré le député,"pour parler d'eux-mêmes mais aussi d'une manière collective".
Jean Lassalle, 58 ans, avait quitté à pied, le 10 avril, l'Assemblée nationale à Paris, pour marcher vers le nord, sur les routes de Picardie et du Nord/Pas-de-Calais en direction de Dunkerque pour aller "à la rencontre du peuple". "Il est parti à la rencontre des campagnes et des banlieues, de la France dont on n'entend pas la voix, ou qui, parfois, ne se laisse entendre que dans des poussées d’extrémisme", raconte François Bayrou, qui raconte sur sa page Facebook le périple de son ami.
"C'est le fruit d'un long mûrissement même si ça peut paraître incongru à certains", explique quant à lui Jean Lassalle. "Je me demandais depuis longtemps si on avait tout essayé au cours des vingt-cinq dernières années pour s'adapter au basculement du monde. Pour réussir à sortir de cette nouvelle donne, je me suis demandé si ce n'était pas du côté du peuple qu'il fallait se retourner".
Il marche ainsi plusieurs heures chaque jour, sans jamais monter dans une voiture, en costume-cravate et loden, muni d'un petit sac à dos de toile beige et d'un béret basque, une écharpe rouge au cou. "Quand on est élu du peuple, on a l'obligation d'être présentable, d'être endimanché", justifie-t-il. "J'y vais à l'intuition. Je veux poursuivre cette quête, cette démarche, et j'ai besoin de la marche, elle embraie ma réflexion", souligne l'élu béarnais qui dit avancer "à l'intuition".
Le député, qui avait suivi en 2006 une grève de la faim de 39 jours contre la délocalisation de l'usine Toyal (traitement de l'aluminium) de la Vallée d'Aspe dont il est conseiller général, poursuivra sa route dimanche en direction d'Avion (Pas-de-Calais). Il y est invité mercredi par son ami le député du Puy-du-Dôme, André Chassaigne, à la fête de L'Humain d'abord. "Ensuite, je vais aller à Lille où se sont manifestés de très nombreux amis, à Lens aussi", dit-il. "Le reste, je n'en sais rien, ça dépendra des réponses qui me seront apportées à la fois par mes pas, les rencontres que je ferai et l'intuition".
Pour aller plus loin : consultez le site de la marche de Jean Lassalle.