Discours de Jean Castex
Retrouvez ci-dessous la retranscription du discours de Jean Castex, Premier ministre :
"Bonjour à toutes et à tous et bonjour, Cher François, puisque j'ai le grand plaisir de prendre ton relais.
Je me trouve à l'Hôtel Matignon, où, depuis hier matin, je sers de guide à nos concitoyens pour les Journées du patrimoine qui viennent voir ce magnifique lieu.
Je dois vous dire que je me régale de parler avec toutes ces Françaises et tous ces Français de toutes conditions, qui viennent ici pour ce moment exceptionnel.
En m'adressant à vous toutes et à vous tous, Chers amis, je m'adresse à un parti de la majorité Présidentielle, un parti, je le sais, qui est un allié essentiel du Président de la République et de la République en marche.
Non seulement je dirai que vous êtes l'un des piliers de cette majorité, mais une famille politique qui est l'une des plus anciennes de ce pays, ce pays qui lui doit notamment des valeurs tout à fait modernes, un engagement européen sans faille, la conception même de la décentralisation, et peut-être par-dessous tout, dirai-je, le fait d'avoir toujours mis la personne "humaine" au cœur du débat de société, à des époques où l'on pensait peut-être davantage au productivisme, où le développement était perçu comme une fin en soi, et où le coût humain, social et environnemental n'entrait pas nécessairement, en tout cas pas suffisamment, en compte dans les arbitrages et les décisions politiques.
Derrière votre famille politique, derrière votre parti, il y a, bien sûr, des femmes, des hommes, une histoire, des combats, mais surtout une pensée politique.
Cette pensée politique, la France en a besoin. Le Président de la République en a besoin. J'en ai besoin.
En effet, dans le contexte qui est le nôtre, nous ne pouvons pas nous adresser aux Français sans que notre discours soit construit sur un socle solide, sur un sens profond, sur une pensée politique de longue haleine.
Certes, et c'est sa force, la majorité, et la majorité parlementaire notamment que je dirige, a d'autres inspirations et d'autres inspirateurs que les seuls défenseurs de la démocratie chrétienne, mais je ne l'imagine pas sans cette part de notre histoire politique commune.
Cette part ‑ ai-je besoin de le souligner devant vous ? ‑ François Bayrou la porte et l'incarne avec la même détermination et la même constance qu'il a toujours montrées pour défendre l'indépendance et l'identité de votre famille.
Si l'engagement de François a pu aussi porter ses fruits, c'est, bien sûr, grâce à vous toutes et vous tous, élus, militants, mais aussi, je veux le souligner, à ce stade de mon propos, grâce au soutien sans faille de Marielle de Sarnez, qui se bat aujourd'hui contre la maladie avec la force et le courage que nous lui connaissons.
À bientôt, Chère Marielle. À très vite !
Je n'oublie pas davantage, Cher Patrick, le rôle déterminant du groupe parlementaire MoDem, avec lequel j'ai plaisir à entretenir, je le crois, des relations de grande confiance et d'amitié.
Je veux répéter devant vous combien je me réjouis de la recréation, pour laquelle je milite de longue date, d'un Haut-Commissariat au Plan et au fait que la charge en ait été confiée à François Bayrou.
Cette fonction, voulue par le Général de Gaulle, a permis à notre pays, non seulement de se relever des désastres de la guerre, mais d'entamer l'une des plus formidables périodes de modernisation et de croissance de la France.
François a donc aujourd'hui la lourde tâche de nous aider à dessiner, pour le pays, les chemins de demain, de faire entrer dans le débat public, les questions, la conscience des risques et des chances que l'évolution des temps offre à notre société et à l'État.
Les idées de votre famille politique irriguent la pensée réformatrice de ce pays depuis des décennies. En plaçant François Bayrou à la tête du Haut-Commissariat au Plan, le Président de la République, Emmanuel Macron, et moi-même, sommes convaincus qu'elles continueront à nourrir l'effort de transformation initié après la victoire de 2017, victoire à laquelle vous avez tant contribué, et qui est également au cœur du plan de relance que nous engageons.
Il lui revient, en somme, de projeter la France de 2030.
Plus généralement, mes Chers Amis, je sais pouvoir compter sur vous, sur le MoDem, pour porter le message des territoires, le message de la France des villes et des villages, le message du bon sens, ces valeurs dont nous avons tant besoin dans les circonstances actuelles.
Elles font partie, je le sais, de votre histoire, de votre expérience, j'allais presque dire, de votre ADN.
C'est, en effet, vous en êtes, comme moi, convaincus, au cœur des territoires, dans chacune de ces petites communes où l'on a laissé se défaire le maillage social, pendant de trop nombreuses années, dans ces zones industrielles démembrées par la mondialisation, dans ces campagnes trop souvent méprisées et parfois abandonnées, que nous allons, ensemble, porter l'action du Gouvernement.
Nous devons, vous le savez, faire face à trois crises en même temps :
- la crise sanitaire, qui se prolonge, hélas, et s'installe dans la durée ;
- la crise économique et sociale, avec tous ses drames ;
- la crise d'autorité qui mine notre pacte républicain.
Le moment est grave. Il est donc propice à tous les sursauts !
Nous y parviendrons, mes Chers Amis, dans le sens tracé par Emmanuel Macron depuis 2017, que par la conviction, par l'offensive, par la restauration de la confiance, par l'unité et par le rassemblement.
Dans cette voie, je sais pouvoir parfaitement compter sur le MoDem, sur toutes les femmes et les hommes qui participent de ce grand parti, de ce grand mouvement et, par avance, je vous en remercie."
Jean Castex
Premier Ministre
Né dans le Gers, fils d’instituteurs, Jean Castex est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris en 1986, puis il intègre l’ENA en 1989 (promotion Victor Hugo). Haut-fonctionnaire, Jean Castex est d’abord auditeur à la Cour des Comptes. De 2005 à 2006, Jean Castex est le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. Il est ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé de 2006 à 2007, puis au ministère du Travail de 2007 à 2008. Il est ensuite conseiller aux affaires sociales au cabinet du président de la République française auprès de Nicolas Sarkozy. Le 28 février 2011, il est nommé secrétaire général adjoint de l'Élysée, fonction qu'il occupe jusqu’au 15 mai 2012. Jean Castex, très attaché à sa région, est maire de Prades depuis 2008. En juillet 2020, le président Emmanuel Macron le choisit comme Premier ministre.