Discours de Stanislas Guérini
Retrouvez ci-dessous le discours de Stanislas Guerini, délégué général de la République En Marche! et député de Paris.
"Bonjour à toutes et à tous.
Je tiens à saluer Jean-Noël, j'ai aimé ce que tu as dit, les références, celles au Sillon notamment et les priorités que tu as portées pour les mois qui viennent.
Là aussi, nous nous retrouverons.
Un salut très amical à toi et à toutes celles et ceux qui sont derrière leur écran.
Merci de m'avoir invité à participer à cette Cité démocrate, un beau nom.
Je tiens moi aussi à adresser un salut à toutes celles et ceux qui rendent ces moments possibles. On le sait, avec ce virus, vous avez eu la grande clairvoyance d'inventer un format nouveau.
C'est aussi le rôle des formations politiques que d'essayer des choses. Vous l'avez fait avec beaucoup d'anticipation et, une nouvelle fois, le MoDem a été clairvoyant sur ce sujet.
Je veux dire, pour commencer, que j'ai le plaisir, même à distance, à vous savoir, les uns et les autres, derrière votre écran.
Il y a, entre nous, et parfois cela ne semble pas, dans la vie politique, l'essentiel, mais pour moi cela l'est, des relations pas simplement de parti à parti, mais souvent des relations pleines d'amitié et de respect.
Je veux saluer François, évidemment aujourd'hui, plus affectueusement encore, Marielle, et toutes celles et ceux avec qui je et nous travaillons bien au quotidien.
Je pense à toi, Jean-Noël, à Marc, à Patrick, à Jacqueline, à Sarah, à Nathalie, mais aussi à mes collègues députés, députés européens ou sénateurs.
J'ai plaisir à travailler avec vous et, dans la vie politique, cela compte, ces relations-là. Cela compte aussi dans les moments parfois difficiles. Bien sûr, nous avons partagé ensemble des victoires, une grande victoire fondatrice pour permettre ce quinquennat, mais nous avons vécu, ces derniers mois aussi, des moments plus difficiles où il y avait, ici ou là, des divisions, des moments où nous devions prendre entre nous des décisions difficiles et, particulièrement dans ces moments-là, je crois que cela compte d'avoir, au fond, l'envie de travailler ensemble.
Cette envie-là, je voulais la partager avec vous, car elle est, pour moi, profondément inscrite et réciproque. Nous allons avoir besoin de faire vivre cette envie de travailler ensemble dans les mois qui viennent, peut-être tout simplement pour nous mettre à la hauteur de la situation.
Dans cette rentrée politique, je crois qu'il y a beaucoup de contrastes, à ce titre-là, entre le visage que montrent nos oppositions aujourd'hui. Je suis frappé, dans ce moment de rentrée politique, par les profondes divisions qui reprennent.
Nous, nous sommes convergents dans cette rentrée politique. Nous avons affiché l'envie de faire ensemble et l'avons dit de manière convergente. C'est très important et cela dénote d'une certaine manière.
Il y a, d'un côté, la rentrée de ceux qui le font en ordre particulièrement dispersé cette année, de ceux qui vont manger des huîtres, grimper des collines, ou que sais-je encore, pour finalement faire vivre le « combat des chefs », avec l'obsession de 2022, ou plus à gauche, des divisions extrêmement profondes, en réalité, non réglées entre les différentes formations de la gauche sur des sujets aussi cruciaux que l'Europe, le rapport à la République, la mondialisation, la place de l'entreprise.
Sur tout cela, nous, nous partageons beaucoup et nous devons faire vivre ce contraste-là. Cette situation politique est très contrastée, avec ce que sont les attentes de nos concitoyens. Je crois profondément qu'ils n'ont que faire de tout cela.
Ils sont aujourd'hui dans des sujets beaucoup plus fondamentaux sur la situation sanitaire, sur la situation économique et nous devons nous mettre à la bonne hauteur et porter le message que ces derniers mois, ces dernières années, nous avons, en réalité, été à la hauteur de la situation, à la hauteur des engagements que nous avions pris en 2017. J'ai eu l'occasion de le rappeler ces derniers jours. Si nous n'avions pas fait ce que nous avions fait depuis trois ans, je crois que notre pays aurait été beaucoup plus affaibli et moins robuste pour faire face à la crise.
Nous avons été à la hauteur de la crise et nous devons aller le dire de manière très ferme. Ce gouvernement, cette majorité ont été à la hauteur de la situation. Nous avons protégé les Français, leur emploi et leur pouvoir d'achat. Nous n'avons pas à en rougir.
Avec cette nouvelle phase qui s'ouvre, le plan de relance, une phase importante pour relancer, mais aussi reconstruire et transformer notre pays, je pense pouvoir dire que nous sommes à la hauteur de nos ambitions pour le pays et cela, nous devrons aussi le porter ensemble.
Mettons-nous à la hauteur, car tout ce qui dans la vie politique ressemble finalement à la vie partisane, je crois profondément que cela nous abaisse, alors que, au contraire, nous devons nous élever, nous élever et nous rassembler.
C'est ma conviction profonde pour une raison extrêmement simple.
J'ai la conviction, et on l'a vu ces derniers mois, que, chaque fois que nous avons montré des divisions au sein de la majorité présidentielle ou même de nos formations politiques, nous avons alors été en incapacité de nous faire entendre par nos concitoyens.
Notre capacité à nous faire entendre, rare dans la vie politique, passe, évidemment, par le rassemblement, par la construction de cette maison commune que le président de la République nous invite, au fond, à construire et à faire vivre ensemble.
Cette maison commune doit incarner l'esprit de dépassement. Nous avons, les uns et les autres, beaucoup utilisé ce terme ces derniers jours, terme auquel nous sommes attachés, car, au fond, c'est qui a été fondateur de notre aventure politique commune. C'est ce qui a motivé cette aventure politique.
François Bayrou a été le premier à la faire vivre et avoir l’esprit de dépassement en rejoignant le candidat et maintenant président de la République en 2017. Cet esprit de dépassement, nous devons continuer à le faire vivre et, pour moi, cet esprit, c'est le contraire de l'esprit de clan.
Je vois bien qu'il y a des tentations aujourd'hui, venant notamment de la droite, de dire que le Président de la République devrait être le candidat d'un clan.
Je crois profondément le contraire et que nous devons continuer à faire vivre cet esprit de dépassement qui n'est pas un esprit clanique.
L'esprit de dépassement n'est pas non plus un esprit d'effacement. Il est extrêmement important de nous le dire entre nous. Cette maison commune que nous devons construire ensemble doit être respectueuse des sensibilités, des histoires, des spécificités de chacune des organisations qui la composeront, comme l'a rappelé Jean-Noël.
Je pense qu'il faut que nous puissions accepter cela et même en faire un des points fondamentaux, car, sinon, nous annihilerons ce qui fait notre force, c'est-à-dire aussi la capacité par le débat, par les nuances à porter des actions plus puissantes et à donner plus d'élan à ce que nous devons construire.
Cet esprit de dépassement ne doit pas être l'esprit d'enfermement. Nous devons continuer à ouvrir notre maison commune et ne pas le faire, je reprends très exactement ce que tu disais François la semaine dernière, quand tu nous as fait le plaisir de venir parler à Amiens, tu le disais très bien, cela ne doit pas être qu'une affaire de parti politique.
Nous devons bien sûr rassembler les formations politiques ayant envie de venir faire avec nous et qui l'ont fait, notamment, au moment des élections européennes, mais nous devons dépasser cette vision et construire de manière beaucoup plus riche, avec des think tanks, avec des intellectuels, des élus, des associations d'élus, avec les personnes de bonne volonté ayant envie de venir faire avec nous et de se mettre, là encore, au bon niveau de responsabilité.
Nous aurons des travaux pratiques et donnerons corps, dans un premier temps, en agissant à cette maison commune. Nous le ferons dans les assemblées, à l'Assemblée nationale, ce sera le travail de Patrick et nous avons un nouveau président de groupe, Christophe, qui le fera avec lui, avec Olivier également, pour donner plus de fluidité, d'efficacité au travail que nous devons accomplir, nous le ferons, j'espère, aussi au Sénat en permettant à toutes celles et ceux qui soutiennent la majorité Présidentielle de mieux travailler ensemble.
C'est l'esprit dans lequel nous avons préparé ensemble ces élections sénatoriales. Nous le ferons également en préparant ensemble nos futures échéances électorales. Jean-Noël le mentionnait, il y a la volonté, je crois très ferme, des uns et des autres de travailler ensemble à cette échéance et, singulièrement, à l'échéance régionale.
Je me suis souvenu de ce que j'ai dit l'année dernière à Guidel, lorsque vous m'aviez fait l'honneur de m'inviter pour m'exprimer pour la première fois devant vous. Je vous avais dit : « Aux élections municipales, je crois que l'on peut assumer l'idée que l'on ne sera pas d'accord partout, car c'est impossible. Il y a, ici ou là, des histoires, des choses qui font que l'on ne peut pas être d'accord à 100 % et partout.
Cependant, plus le mandat avancera, plus les échéances électorales avanceront, moins nous aurons le droit de ne pas être d'accord ».
Je crois que nous sommes à ce moment-là où il faut absolument, non pas parler tactique, mais stratégie, voir et réfléchir à ce que nous voulons proposer, région par région et ces choix, nous devrons les effectuer ensemble, avec, à mon sens, une conviction qui est de ne pas se tromper d'élection.
J'entends bien, et la presse fleurit d'articles dans ce sens-là, montrant que, les uns et les autres, au fond, envisagent l'élection régionale comme le premier tour de l'élection présidentielle, comme la primaire de leur formation politique. Je crois que ce serait une erreur profonde que de l'envisager ainsi.
Nous devons porter l'intérêt général, porter l'enjeu de relance. Le Premier ministre s'exprimera tout à l'heure, et je le salue s'il m'écoute à cet instant. Il porte, avec le Gouvernement, le plan de relance, cette ambition de transformation pour le pays.
Oui, nous aurons besoin de régions avec lesquelles le Gouvernement travaillera main dans la main pour réussir cette relance.
Je crois que cela doit être l'enjeu central du scrutin régional.
Au fond, est-ce que l'on va parvenir, dans les mois qui viennent, à faire en sorte que les 100 milliards d’euros, mis sur la table pour transformer le pays, puissent se concrétiser, devenir réalité dans la vie de nos concitoyens ?
Eh bien nous aurons besoin de faire, et je reprends une expression de Patrick que j'apprécie, « la relance économique régionale ». Je pense que ce sera l'enjeu et les listes que nous devrons construire ensemble devront être ces listes de la relance et devront faire revenir l'esprit de renaissance que nous avons fait vivre au moment des élections européennes.
Ces travaux pratiques nous permettront de continuer à avancer, à construire cette maison commune et, au fond, et je voudrais conclure par-là, à faire vivre notre différence et notre singularité dans la vie politique du pays.
Là où les autres ne pensent aujourd'hui qu'à 2022, je crois profondément que l'on doit être concentré sur les semaines qui viennent, sur ce qui sont les points d'attention de nos concitoyens. Là où les uns et les autres ne pensent, au fond, qu'à leur parti, à la manière de le faire renaître, si cela est encore possible, nous ne devons penser qu'au pays.
Je suis complètement convaincu que si nous arrivons à nous concentrer et à faire vivre cette différence-là, alors, nous aurons encore la capacité d'être entendus par nos concitoyens et de continuer à transformer le pays comme nous avons commencé à le faire ensemble depuis trois ans.
Merci à nouveau pour votre invitation.
Je vous salue et j'ai hâte de vous retrouver physiquement par la suite.
Bonne journée à tous.
Monsieur le Premier ministre, je vous salue également."
Stanislas Guerini
Délégué général de la République En Marche!, député de Paris
Député de Paris, Stanislas Guérini est aussi délégué général du parti présidentiel depuis 2018. Il est diplômé d’HEC et a dirigé son entreprise d’installation de panneaux solaires avant de rejoindre la multinationale Elis. Il a participé à la fondation d’En Marche en 2016.