Anne-Laure Babault : "Si à l'avenir nous voulons manger français, la question du revenu agricole est centrale"
Anne-Laure Babault, députée de Charente-Maritime, a interpellé le Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, sur les négociations en cours entre les grands distributeurs et les industriels.
Tout d'abord, comme nos collègues l'ont fait, le groupe Démocrate a une pensée émue pour la jeune agricultrice décédée ce matin, pour son conjoint et sa fille qui sont dans un état grave. Nous adressons toutes nos pensées à leurs proches.
Ma question s'adresse au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et concerne la question des négociations commerciales qui impactent directement nos agriculteurs.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, il nous reste 7 jours. 7 jours pour aboutir aux négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels.
C'est donc le moment d'agir, Monsieur le ministre, d'être auprès de nos entreprises, de nos agriculteurs et de contrôler massivement nos distributeurs et certains industriels qui, régulièrement, ne respectent pas la loi.
Nos agriculteurs sonnent l'alarme. Ils sont les victimes d'un modèle économique qui les desserre, porté par nos grands distributeurs. Ils sont victimes d'une course au prix le plus bas, d'un partage de la valeur qui n'est pas équitable.
Or, un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. 5 euros de l'heure, c'est ce que gagne en moyenne un agriculteur exploitant.
Si nous voulons à l'avenir manger français, la question du revenu agricole est centrale.
Nous avons un patrimoine à conserver, et l'agriculture la plus durable du monde. Si la transition agroécologique doit se mener activement, elle a un coût.
Les agriculteurs ne doivent plus être la variable d'ajustement. La loi EGalim a pour objectif de sanctuariser les matières premières agricoles. Si ces dernières années, nous avons pu constater des améliorations dans les échanges, cette année, dans une grande partie des négociations, ce n'est pas le cas.
Alors, Monsieur le ministre, en novembre dernier, vous aviez annoncé une mission gouvernementale afin de travailler en profondeur le sujet.
Dans l'immédiat, j'aimerais savoir quelles actions vous comptez mettre en place pour répondre à la souffrance de nos agriculteurs. Je vous remercie.