Avancer petit à petit vers la reconstruction de Mayotte par Kassandrah Chanfi
Un mois et demi après le passage du cyclone Chido sur l'archipel de Mayotte, Kassandrah Chanfi, administratrice du mouvement territorial, revient dans ce billet d'humeur sur la reconstruction de l'île et le projet de loi d'urgence proposé par le gouvernement.
Le cyclone Chido a laissé des traces profondes à Mayotte. Un mois et demi après, la situation s’améliore, certes, mais il reste encore énormément à faire.
L’électricité est revenue pour l’ensemble de la population. Les télécommunications reprennent, mais elles ne couvrent pas encore tous les foyers.
Tous les Mahorais n’ont pas encore retrouvé l’accès à ces services vitaux, et beaucoup sont encore sans eau potable. L’accès à l’eau demeure un problème majeur, et la situation est encore plus difficile avec la pénurie actuelle de bouteilles d’eau.
Manger et boire restent des défis, tout comme le logement où de nombreuses structures ont été détruites et nécessitent une reconstruction urgente.
La reprise de l’école depuis le 27 janvier, bien qu’un pas vers la normalité, suscite également des interrogations. Les parents et les syndicats expriment leurs inquiétudes sur la reprise des cours dans des conditions difficiles (écoles détruites, transports). Ce qui, dans le quotidien, devient un obstacle majeur pour les familles mahoraises.
Mais au-delà de ces réalités, des progrès législatifs notables se dessinent, avec des engagements politiques forts et des actions déterminantes.
Le projet de loi d’urgence pour Mayotte, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, et en cours d’examen au Sénat, marque une étape essentielle pour la reconstruction. Ce projet vise à répondre aux besoins immédiats et à adapter les structures de l’île pour une gestion plus efficace du territoire.
Les parlementaires, au cœur de cette discussion, ont une responsabilité fondamentale.
Face à l’urgence, peut-on se permettre d’attendre ? Il est crucial qu’ils prennent des décisions qui iront au-delà des débats idéologiques et qui auront un impact direct sur la reconstruction de Mayotte.
La question du financement reste au cœur de la reconstruction. Le projet de loi de finances pour l’année à venir, actuellement en cours de discussion au Parlement, prévoit une révision de la mission Outre-mer, laquelle a un impact direct sur les budgets alloués aux territoires comme Mayotte. Ce budget est essentiel pour garantir les financements nécessaires aux projets de reconstruction et aux réponses aux besoins immédiats.
Si ce budget n’est pas adopté, tout le processus de reconstruction sera retardé, et les Mahorais continueront de vivre dans l’incertitude.
Un décret a été mis en place pour offrir une aide aux élèves mahorais désireux de poursuivre leurs études en métropole, leur permettant de bénéficier d’une aide pour leurs déplacements aériens. Cette mesure, inscrite dans le cadre de la reconstruction, vise à rouvrir les possibilités d’accès à l’éducation, un secteur clé pour le développement de notre île.
Le gouvernement, avec l’impulsion du Premier ministre François Bayrou, est engagé dans la reconstruction pour Mayotte. Chaque petite avancée, chaque victoire, aussi modeste soit-elle, mérite d’être saluée. Nous sommes tous impliqués dans ce combat pour Mayotte.
Petit à petit, ensemble dans le dialogue et en concertation, nous reconstruirons notre île.
Kassandrah Chanfi
▶️ Retrouvez l'entretien accordé par Kassandrah Chanfi à Mayotte la 1ère jeudi 30 janvier en cliquant ici.
▶️ Vous pouvez faire un don à la délégation territoriale de Mayotte de la Croix Rouge pour aider les populations en cliquant ici.