Kassandrah Chanfi : « Je retiens du message de François Bayrou qu’il ne lâchera pas »
Kassandrah Chanfi, administratrice du MoDem à Mayotte était l'invité ce lundi 30 décembre à 12h de France Info. Mahoraise et actuellement sur place, elle nous confie son sentiment sur le déplacement du Premier ministre et Président du Mouvement Démocrate, François Bayrou.
Déplacement de François Bayrou à Mayotte
Kassandrah Chanfi a salué la visite de François Bayrou, accompagné des ministres de la Santé, des Outre-mer, du Logement, de l'Éducation et du ministre en charge de la Francophonie et des Partenariats internationaux, comme un signe de la solidarité nationale envers les Mahorais.
Il est venu écouter la colère, la détresse des Mahorais et surtout apporter des réponses « réelles » face à l’ampleur de ce que nous traversons.
François Bayrou s’est déjà exprimé à ce sujet en expliquant qu'il est nécessaire de faire face avec réalisme à la situation de Mayotte et de mettre sur pied, le plus rapidement possible, un plan de reconstruction de l’île afin d’apporter des solutions dans l’urgence à nos concitoyens, mais également de pallier les vulnérabilités de long terme du territoire.
Pour Kassandrah Chanfi, les déplacements successifs du président de la République, du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre accompagné par une délégation ministérielle « démontrent l'engagement de l'État pour Mayotte ».
Les préoccupations urgentes des Mahorais
L’administratrice du MoDem Mayotte a insisté sur la gravité de la situation. Elle a pu s’entretenir quelques minutes avec le Premier ministre, l'occasion de transmettre les préoccupations de nos concitoyens.
Nous avons fait remonter les préoccupations, la colère, la détresse, l'incompréhension parfois, des Mahorais. On a des Mahorais, en tout cas aujourd'hui, qui n'ont pas d'eau, qui n'ont pas d'électricité, qui n'ont pas de moyens de pouvoir joindre leurs proches. Ils ont du mal à le comprendre. On a fait remonter ces demandes-là, de pouvoir répondre aux premiers besoins vitaux, manger, boire, dormir. Ce sont les principales préoccupations aujourd'hui de la population.
Le plan « Mayotte debout »
Interrogée sur les attentes autour du plan de reconstruction annoncé par le Premier ministre, Kassandrah Chanfi a souligné l’importance de reconstruire l'île rapidement.
Les enjeux sont extrêmement forts, les attentes des Mahorais sont extrêmement fortes et on a besoin d'une reconstruction rapide pour que Mayotte soit debout.
Le Premier ministre présentera le plan de reconstruction de Mayotte d’ici la fin de journée.
Les défis pour la rentrée scolaire
L’administratrice du MoDem a aussi expliqué les obstacles liés à la reprise de l’école, notamment le recensement des élèves et les importants dégâts matériels dans les établissements.
Il y a des dégâts matériels considérables. La première difficulté, c'est de pouvoir recenser le nombre de collégiens, de lycéens, d'écoliers sur le territoire et ce n’est pas une mince affaire. Le deuxième enjeu, c'est de pouvoir retrouver des établissements. Enfin, ça va être de trouver des premières réponses pour que la rentrée puisse se faire de manière progressive.
Si le retour sur les bancs de l’école était provisoirement prévu pour le 20 janvier, cette date reste encore à confirmer selon l’évolution de la situation.
La controverse autour du bilan humain
Alors que François Bayrou a déclaré que le nombre de décès ne se comptait a priori pas en centaine de milliers, mais « dizaine voire centaines », Kassandrah Chanfi a exprimé des réserves sur le bilan humain officiel, qu’elle estime « sous-évalué » pour le moment.
Les chiffres qui ont été communiqués sont ceux de la préfecture. On sait que dans le territoire, plus de 95% de la population est musulmane. On sait que les enterrements se font aussitôt et n'ont pas toujours été comptabilisés. Ce que je peux dire aujourd'hui, c'est que le chiffre de la préfecture est, je pense, sous-évalué.
Cependant, elle sait compter sur François Bayrou pour soutenir nos compatriotes et faire clairement état de la situation lorsque celle-ci sera plus claire.
Ce que je retiens du message du Premier ministre, c'est qu'il ne lâchera pas. Il donnera le bilan définitif du nombre de décès sur le territoire.
Le témoignage de Kassandrah Chanfi illustre les attentes immenses des Mahorais face à cette crise et le rôle déterminant du gouvernement dans la reconstruction et le soutien au territoire.