Bruno Millienne : "Je ne sais pas si c’est une crise politique, mais c’est une crise de la démocratie"
Le député des Yvelines et porte-parole du MoDem, Bruno Millienne, était l’invité politique de France info ce mardi 12 décembre à la suite de l’adoption, la veille, de la motion de rejet provoquant la suppression des débats sur le projet de loi immigration et intégration à l’Assemblée nationale. Revoir son intervention.
Adoption de la motion de rejet : « Je ne sais pas si c’est une crise politique, mais c’est une crise de la démocratie en revanche »
Au lendemain de l’adoption de la motion de rejet déposée par les Écologistes à l’Assemblée nationale contre le projet de loi immigration et intégration, les députés sont privés de débat.
Pour Bruno Millienne, cette adoption est le résultat d’une « alliance de la carpe et du lapin », où « la droite et l’extrême droite ont mêlé leurs voix à la France insoumise, au PS et aux écologistes dans un rassemblement des oppositions sur un texte où ils sont en opposition totale les uns avec les autres ».
Interrogé sur le vote surprise des élus Les Républicains en faveur de cette motion de rejet, le député des Yvelines rappelle :
Les LR avaient déjà fait le coup au moment des retraites, ils le refont ici, pour finalement une victoire à la Pyrrhus.
Et plus globalement, le porte-parole du MoDem dresse un constat : « Nous avons deux partis, le PS et les LR, des partis de gouvernement, qui sont en faillite totale ; ils ont rendu les armes face à leurs extrêmes ».
PJL Immigration : « On a voulu jouer le transparence complète avec un texte global, équilibré »
Le contenu initial du projet de loi, porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, était un « texte global, équilibré » afin de « jouer la transparence complète », explique Bruno Millienne.
Pour le député des Yvelines :
La gauche va perdre le pari qu’elle a fait du rejet du texte.
En effet, le texte tout d’abord durci lors de son passage au Sénat, puis adouci par les députés en commission, risque d’être à nouveau « droitisé » s’il est désormais examiné en Commission Mixte Paritaire (7 députés, 7 sénateurs).
Mais pour l’élu, il faut surtout « gommer les hypocrisies à gauche de régulariser tout le monde ». Le texte, comme il l’affirme, proposait une solution équilibrée en « régularis[ant] ceux qui peuvent l’être et qui participent à la vie du pays et respectent les valeurs du pays ».
Même combat de l’autre côté de l’échiquier politique, où Bruno Millienne souhaite « gommer les hypocrisies de la droite et de l’extrême droite de renvoyer tous les délinquants dans leurs pays », ce qui n’est évidemment pas possible.
Enfin, notre porte-parole confirme :
Il faut que chacun mette dans son logiciel que le dessin de l’Assemblée nationale aujourd’hui oblige, en tous cas, les partis de l’arc républicains à travailler ensemble.