Marc Fesneau : « L’affaire budgétaire, c’est une affaire de souveraineté »

Avec la perspective d’échéances budgétaires cruciales et dans un contexte international tendu, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, était l’invité de Bonjour chez vous sur Public Sénat. Entre rigueur financière, fermeté diplomatique et défense d’un Parlement apaisé, l’ancien ministre de l’Agriculture plaide pour une ligne de responsabilité et de clarté, fidèle à l’ADN de notre mouvement.

Budget : « L’affaire budgétaire, c’est une affaire de souveraineté »

Invité de Bonjour chez vous sur Public Sénat, Marc Fesneau a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre l’effort de redressement budgétaire. Face à l’objectif des 40 milliards d’euros d’économies supplémentaires annoncé récemment par le ministre de l'Économie pour le prochain budget, le président du groupe Les Démocrates l’assume : « Nous n’avons pas le choix. C’est une affaire de souveraineté. » Et de préciser :

L'affaire budgétaire, ce n’est pas une affaire comptable. Si nous ne sommes pas capables de limiter notre dette, nous sommes dans les mains des autres.

Pas question pour autant d’augmenter les impôts. « La réponse est non », affirme-t-il, tout en ouvrant la porte à une revue des niches fiscales, en particulier celles utilisées à des fins d’optimisation.

Il y a des montages financiers qui ne sont rien d’autre que la volonté d’échapper à l’impôt.

Une demande portée de longue date par le MoDem, selon lui. Il plaide aussi pour la pérennisation des contributions exceptionnelles des plus hauts revenus, au nom de la justice fiscale :

L'impôt est supportable pour tous, les efforts sont acceptables par tous, si jamais ils sont également répartis.

Enfin, l'ancien ministre souhaite discuter de la dépense sociale ou des collectivités qui seront forcément impactées par les efforts que doit réaliser l'État.

International : « La diplomatie, ce n’est pas la mollesse ! »

Interrogé sur les tensions récentes entre la France et l’Algérie, Marc Fesneau a appelé au respect mutuel.

Nous respectons les autorités algériennes, mais il faut que les autorités algériennes respectent les autorités françaises.

Alors qu'Alger vient de demander l'expulsion de de 12 agents de l’ambassade de France après un court répit dans les tensions franco-algériennes, le président du groupe Les Démocrates affirme que cet « épisode supplémentaire de tension [est] une volonté d'Alger et des dirigeants d'Alger de remettre de la pression ». Il insiste cependant sur la nécessité du dialogue et l'inutilité de la « méthode de bras de fer » :

On a besoin de trouver la voie du dialogue. On ne peut pas considérer que nous aurions intérêt réciproquement et durablement à des relations qui soient tendues d'une part et d'autre de la Méditerranée. 

Il salue ainsi le travail de la diplomatie française, incarnée par Jean-Noël Barrot, qui œuvre pour un apaisement des relations dans l'intérêt de tous : « La diplomatie, ce n’est pas la mollesse, c'est aussi de savoir affirmer un certain nombre de positions et de donner les limites de l'exercice du dialogue qui peut se construire. »

Concernant les États-Unis, et les menaces de Donald Trump sur les droits de douane, il rappelle que « ce qui a marché, c’est l’unité européenne ». Unité indispensable aussi, selon lui, pour tenir une ligne ferme sur les accords commerciaux. Il réitère son opposition à l’accord UE-Mercosur :

L'accord sur le Mercosur n'est pas un bon accord. Je l'ai dit à longueur de temps quand j'étais ministre de l'Agriculture, ce qui a permis d'ailleurs que cet accord ne soit pas signé. Ce n'est pas parce qu'on a de mauvais tarifs douaniers qu'on a un bon accord Mercosur.

Et de rappeler que nos économies sont « interdépendantes » : « On a besoin d’échanges, mais d’échanges équilibrés. »

Vie politique : « Arrêtons de faire de la loi pour de la loi »

À l’approche d’une potentielle session extraordinaire du Parlement, le président du groupe Les Démocrates et ancien ministre des Relations au Parlement dénonce une forme d’inflation législative :

Est-ce qu'on a assez de lois dans ce pays ? La réponse est oui. Est-ce qu'on a besoin de légiférer pour se donner le sentiment de s'agiter inutilement ? Je pense que la réponse est non. Arrêtons de faire de la loi pour de la loi.

Concernant le projet de loi sur la peine d'inéligibilité porté par Éric Ciotti, il se montre prudent : « Je me méfie des lois d’opportunisme », tout en admettant que « la question peut se poser » sur les modalités pratiques de cette peine qui a été prononcée contre Marine Le Pen.

Sur les alliances parlementaires lors de vote, il assume que « la démocratie s’applique » et dénonce ceux qui voudraient exclure certains députés du jeu démocratique : « Un député RN vaut un député MoDem. »

Interrogé sur une éventuelle fusion avec Renaissance, notre vice-président balaie l’hypothèse : « Ce n’est pas d’actualité. » Il défend une coopération, mais sans se ranger « derrière des ambitions présidentielles ».

On a besoin de faire avancer le pays, pas de préparer 2027.

Il relativise aussi les tensions internes chez Les Républicains, évoquant des élus « responsables », et appelant à « regarder tout cela avec de la distance, et parfois même de l’humour ».

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