Bruno Millienne : « Le meilleur allié du RN c'est le NFP qui dit « non » à tout »
Bruno Millienne, porte-parole du MoDem et ancien député des Yvelines, était l'invité de France info ce lundi 9 septembre pour débattre de l'actualité politique face un élu du Rassemblement national.
Politique intérieure : « On rentre dans quelque chose d'inédit politiquement »
À la suite de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, la balle est désormais dans le camp de l'Assemblée nationale. Et pour cause, l'ensemble des composantes politiques de la chambre basse du Parlement doivent s'adapter à cette nouvelle situation politique, qualifiée « de quelque chose d'inédit politiquement » par Bruno Millienne qui juge qu'on « rentre dans une démocratie parlementaire, donc il faut que chacun apprenne à discuter avec l'autre. » Cette culture politique du compromis basée sur la force du dialogue, nous la défendons depuis le début au Mouvement Démocrate.
Il va falloir que les députés [...] fassent preuve de sérieux, de responsabilité et pas de politique politicienne.
Alors que l'examen prochain du budget par nos députés s'annonce tourmenté, notre porte-parole fustige les comportements déplorables d'une partie des élus du Nouveau Front Populaire (NFP), largement présents chez la France Insoumise. Leurs outrances langagières et dérives morales, politiques abîment la fonction qu'ils occupent, ce qui pousse Bruno Millienne à considérer que « le meilleur allié du Rassemblement national (RN) c'est le NFP qui dit « non » à tout. » Pour lui, « on assiste à une forme de « trumpisation » de ce bloc de gauche, sous la férule de Jean-Luc Mélenchon. »
Il y a un moment où il faut arrêter de diaboliser le RN. Ils sont installés dans le paysage politique français de manière durable et de manière forte. On va se battre projet contre projet.
Chacun sait notre vive opposition aux idées de l'extrême droite dont le fond idéologique n'a jamais changé. Dans le débat face à un élu RN, Bruno Millienne prend l'exemple de la construction de places de prisons pour démasquer la démagogie de son parti :
Moi, les peines planchers je veux bien qu'on en parle. Mais qui dit « peine plancher » dit « places de prison » et à ce moment-là, il faut que tous les élus quand ils ont un discours au niveau national, le porte au niveau local. [...] Nous avons un projet de prison sur mon territoire, j'ai été le seul à le défendre. [...] Tous les élus de droite, des LR jusqu'au RN, se sont élevés contre ce projet de prison : donc moi, je veux bien qu'on fasse des grands discours à l'Assemblée nationale, mais soyez en cohérence avec ce que vous faites sur le terrain.
Dans la continuité de ces propos, l'ancien député des Yvelines appelle à la responsabilité de chaque parti. Oui, les désaccords sont l'essence même d'une démocratie, mais « il faut qu'on retrouve le calme des vieilles troupes, parce que la situation est inédite. » Il poursuit en décrivant « une situation budgétaire catastrophique » qui oblige « à un moment qu'on se retrousse tous les manches quelque soit notre appartenance politique. »