Bruno Millienne : "On ne peut pas être réélu sur une promesse de changement et passer en force."
Bruno Milienne, Député des Yvelines, était l'invité du matin sur RFI ce mardi 27 septembre. Revoir son interview.
Interrogé par Frédéric Rivière, notre Porte-parole s'est exprimé sur la réforme des retraites et la méthode employée, ainsi que sur le projet de budget 2023, les ZFE (zone à faible émission) autour des métropoles et la victoire de l’extrême droite en Italie...
Retraites : "Une réforme des retraites systémique avec plus de justice sociale"
Bruno Millienne rappelle que le sujet de la réforme des retraites est déjà sur la table depuis l'élection de 2017, mais que la proposition de la majorité présidentielle consistait à réaliser "une réforme des retraites systémique avec plus de justice sociale". Cette réforme devait passer notamment "par la retraite par points qui permet que chaque heure travaillée donne droit à cotisation", déjà défendue par François Bayrou lors de ses campagnes.
Aujourd'hui, le régime actuel est ainsi important pour "la protection sociale de beaucoup de gens" mais qui est "à bout de souffle"et "injuste" :
Il est injuste pour les femmes, pour les carrières hachées, pour les carrières longues, pour la pénibilité, pour le travail des seniors aussi. Beaucoup de cases ne vont pas, si on doit faire une réforme des retraites, elle doit ëtre systémique, elle ne doit pas être juste paramétrique.
Le Député des Yvelines fait également un mea culpa sur la réforme précédente, passée par l'utilisation du 49.3 dans la mandature précédente, citant notamment l'universalité des régimes qui "aurait peut être du se faire par étapes", ou encore "l'âge pivot qui cristallise les refus".
Méthode : "Si on fait ça sans tenir compte des citoyens, on va avoir un problème."
Quoiqu'il en soit, Bruno Millienne considère que le point cristallisant désormais des tensions est surtout celui de la méthode, avec l'option suggérée de faire adopter cette nouvelle réforme par un simple amendement dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) :
Si on fait ça sans tenir compte des citoyens, des syndicats, on va avoir un problème. On ne peut pas être réélu sur une promesse de changement et passer en force.
Notre Porte-parole fustige ainsi cette possibilité d'un "amendement purement budgétaire" qui témoignerait de la volonté de dégager "de l'argent tout de suite pour pouvoir aider au financement de certaines augmentations de certains ministères comme l'Éducation nationale". Il incite à être clair : "à ce moment-là, qu'on dise la vérité aux gens, voilà, vous allez travailler plus longtemps pour qu'on donne plus d'argent aux autres."
Bruno Millienne précise que si la réforme se fait par cette méthode, le MoDem s'opposera à ce passage en force et votera contre cet amendement.