Ce jour-là : 26 novembre, journée mondiale sans achat
Chaque année, Noël commence de plus en plus tôt. Dès le début du mois de novembre, les incitations à acheter des cadeaux se multiplient : publicités, pré-soldes grèvent le moral des familles qui doivent veiller à leur budget, sans décevoir les enfants. La journée mondiale sans achat, initiative de la Media Fondation à Vancouver, est née d'une réaction au Black Friday. "Le rose qu'on nous propose / D'avoir des quantités de choses / Qui donnent envie d'autre chose" chante Alain Souchon dans "Foule Sentimentale".
Dans une société où la surconsommation fait loi, cette journée mondiale sans achat alerte sur la dérive des achats compulsifs. Prendre le temps de choisir quelque chose, se demander si l'on en a réellement besoin, ou réellement envie, en rêver pendant des semaines, autant de plaisirs un peu oubliés. La journée mondiale sans achat ou Buy Nothing Day est traditionnellement fixée le dernier samedi de novembre mais, cette année, en France, c'est le mardi 26 novembre qui a été choisi. Pourquoi ne pas en profiter pour ne rien acheter de la semaine ? (à part la nourriture !)
Depuis les origines, avec la philosophie de Marc Sangnier ou le personnalisme d'Emmanuel Mounier, la pensée démocrate met l'accent sur le danger d'une société trop matérialiste. Dans les premières auberges de jeunesse, L'Epi d'or, l'éducation populaire de Sangnier visait à transmettre aux enfants des valeurs humanistes, de solidarité, au contact de la nature. Force est de constater qu'aujourd'hui, un enfant va plutôt mettre sur sa liste de Noël une console de jeux vidéo qu'un jouet en bois, un livre ou des crayons de couleur, mais il n'est pas inutile de tenter l'expérience.
Acheter moins, c'est aussi acheter mieux, de manière réfléchie et consciente. La sobriété, la modération font partie des mantras de la pensée centriste, constamment soucieuse d'équilibre et d'écologie. Les réflexion sur l'économie circulaire, la loi anti-gaspi ont été défendues avec force par nos élus, en particulier Sarah El Haïry, Bruno Millienne avec son "Tour de France de l'économie circulaire" ou Maud Gatel. Pour reprendre une expression que Richard Ramos aime employer, il s'agit de devenir des consomm'acteurs, en nous souciant davantage de l'impact écologique, économique et social de la consommation.
Une journée sans achat constitue un temps de respiration nécessaire pour réfléchir à nos réflexes de consommation. Sans compter que l'esprit de Noël, c'est également le don et l'aide aux plus démunis.