Célébrons la démocratie !
Ce dimanche 15 septembre nous célébrons la journée internationale de la démocratie. À cette occasion, notre député des Français établis à l'étranger (les Balkans, l'Allemagne et l'Europe centrale), Frédéric Petit, a délivré son analyse sur le rôle de la démocratie en Europe ainsi que sur la nécéssité de la protéger face aux régimes autoritaires.
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Comment renforcer la démocratie européenne alors que certains États membres de l'Union européenne la mettent en danger ?
« Devant la montée des régimes autoritaires et des discours identitaires xénophobes, il est grand temps pour les démocrates européens de reprendre le flambeau et d’opposer à ces fossoyeurs de la démocratie européenne une nouvelle vision de l’Europe, solide sur ses fondations mais capable de s’adapter au monde qui vient.
Nous avons trop longtemps considéré notre modèle démocratique comme acquis. L’Union européenne est basée sur un socle de valeurs patiemment identifiées et prudemment partagées. Ces valeurs redeviennent évidentes dans le fracas de l’agression, lorsqu’elles sont confrontées à un modèle antidémocratique. Ce sont valeurs qu’il nous faut protéger, préserver et approfondir pour assurer la survie de notre modèle de paix, cette paix de la coopération malgré les divergences. Nous ne devons pas fermer les yeux et veiller à ce que chaque État membre respecte nos traités, nos valeurs et nos institutions et que chaque État tiers respecte notre souveraineté européenne ; nous ne devons rien laisser passer. »
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En quoi l’invasion russe en Ukraine est-elle le symbole des attaques formulées contre la démocratie, en tant que valeur et système politique ?
« L’invasion visait à remplacer un gouvernement démocratiquement élu par le peuple ukrainien. Cette visée-là était purement antidémocratique puisqu’elle avait pour but de ne pas respecter le choix du peuple souverain d’Ukraine, elle est donc une attaque contre le démocratie en soi.
Il en est de même avec le Bélarus. L’impérialisme russe se nourrit des zones grises, ces zones où les frontières et la souveraineté ne sont pas clairement définies. Le Kremlin veut maintenir le Bélarus dans une zone grise. Tant que le Bélarus sera dans une zone grise, il n’y aura pas de démocratie dans ce pays et nous ne pourrons pas construire une architecture de sécurité européenne pérenne. »
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Quels sont, selon vous, les facteurs indispensables à une démocratie saine et viable ?
« La démocratie, ce n'est pas oui/non ou gentils contre méchants. La démocratie, c'est débattre, confronter, écouter, faire grandir la conscience et la responsabilité des citoyens. Pour vivre, une démocratie a besoin de débats citoyen, voire de conflits, et c’est en tant que médiateur que je défends cette idée. C’est d’ailleurs ce que disait Jean Monnet : « L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises ». Tant qu’il y aura du débat, il y aura de la démocratie ! »