Christophe Grudler : "Produire des énergies décarbonées pour arriver à la neutralité carbone en 2050"
Christophe Grudler, Député européen MoDem-PDE, explique les enjeux autour de la production énergétique dans l'Union Européenne, notamment autour de la directive Renewable Energy Directive.
Progresser vers un mix énergétique décarboné
Le jeudi 30 mars, après de longs trilogues, un accord provisoire a enfin été conclu entre le Parlement, le Conseil et la Commission européenne sur la nouvelle directive concernant les énergies renouvelables en Europe, appelée Renewable Energy Directive (RED).
Elle prévoit notamment le nouvel objectif européen : d'ici 2030, 45% de l'énergie consommée devra être issue des renouvelables, dans la lignée de l'objectif de neutralité carbone pour 2050.
Elle comprend des perspectives sur toutes les énergies renouvelables : éolien, solaire, hydraulique, biomasse durable, géothermie, et enfin l'osmotique porté par notre eurodéputé Christophe Grudler, rapporteur fictif sur le texte pour le groupe Renew Europe :
Cet accord historique marque un tournant décisif pour l'Europe dans la lutte contre le changement climatique.
Cet accord doit encore être voté en plénière du Parlement européen, et notre eurodéputé insiste sur la nécessite d'une mise en oeuvre rapide de cette directive afin de pouvoir respecter les engagements climatiques définis.
Christophe Grudler : "Renforcer l'autonomie stratégique énergétique et moins dépendre des importations"
La situation de l'énergie dans l'Union européenne n'était pas bonne, puisqu'au début de la crise, nous importions 64% de notre énergie de l'extérieur, notamment l'Allemagne qui dépendait à 80 % du gaz russe.
En fait, il y a une inflation des prix et une raréfaction de la matière, donc au niveau de l'énergie, il a fallu au niveau européen trouver deux solutions en garantissant l'approvisionnement en énergie pour tous les Européens, et en travaillant sur les prix pour que les prix soient maintenus à un niveau le plus bas possible.
L'avenir de l'Union européenne, c'est renforcer l'autonomie stratégique énergétique qui va nous permettre de moins dépendre des importations.
Donc, dans ce cadre là, il faut développer tout ce qui peut être produit en Europe, c'est-à-dire les énergies renouvelables qui sont forcément pas délocalisables, on va les produire ici, dans l'Union européenne.
Comme c'est une énergie intermittente, il faut d'ailleurs des moyens pilotables, c'est-à-dire que quand il n'y a pas de soleil ou quand il n'y a pas de vent, il faut quand même que l'électricité soit là pour éclairer et pour chauffer les gens. À ce moment là, il faut du pilotable derrière, c'est-à-dire de l'énergie hydraulique par exemple, mais également de l'énergie nucléaire qui est totalement décarbonée.
Comme le but de l'Union européenne, c'est d'arriver à la neutralité carbone en 2050, il faut profiter de cette crise pour faire des efforts pour notre environnement et pour les générations futures.
Nous travaillons sur la directive RED, Renewable Energy Directive, la fameuse directive des énergies renouvelables, qui va nous permettre d'accélérer l'installation d'éoliennes, mais également de panneaux photovoltaïques de nouvelle génération fabriqué en Europe cette fois-ci, mais également les énergies marines, énergies osmotiques, un certain nombre d'énergies moins connues mais qui sont très neutres pour le climat.
Dans l'Union européenne, une quinzaine de pays souhaitent avoir recours à l'énergie nucléaire en complément des renouvelables. Donc il faut les aider avec un cadre européen qui permet d'y arriver.
Et on essaie ensemble d'avoir une reconnaissance du nucléaire à travers la mobilisation de fonds privés, c'est la taxonomie, à travers la directive pour les aides d'État, qui va permettre aux États de financer cette énergie propre dont on a besoin si on veut atteindre la décarbonation en 2050.