Démocrate Hebdo : Réchauffement climatique et sécheresses avec Bruno Millienne et Louis de Redon
Mardi 13 décembre, Démocrate Hebdo était consacré au réchauffement climatique et au phénomène, cause de sécheresses récurrentes, de plus en plus meurtrières. Pour cette soirée, animée par Olivia Leboyer (Univeristé 133), nos invités, Bruno Millienne (député des Yvelines, vice-président de la commission du développement durable, porte-parole du Mouvement Démocrate) et Louis de Redon (avocat et maître de conférences HDR en droit de l’environnement) ont répondu aux questions de l’amphithéâtre et des internautes.
Le réchauffement climatique, par l’évaporation due aux hausses de température, cause des sécheresses, soit des périodes prolongées sans précipitations. L’année 2003 avait été marquée par une forte sécheresse : Mais, depuis 2015, ce n’est plus seulement l’intensité mais aussi la fréquence de ces épisodes qui devient très problématique. 2015, 2017, 2018, 2019, 2022, les sécheresses et les incendies, y compris dans des régions de France jusque-là épargnées, alertent vivement les consciences. Les phénomènes de sécheresse peuvent se produire en dehors de l’été, et deviennent de plus en plus difficiles à prévoir. Comment anticiper au mieux et identifier les risques pour se préparer autant que possible ?
Bruno Millienne nous explique que le cycle de l’eau a changé. Nous devons en prendre la mesure et tenter d’articuler les circuits de l’eau pour éviter les pertes. Certaines canalisations connaissent des fuites, à réduire au maximum. Si l’eau manque par endroits, elle se trouve en surabondance à d’autres. Identifier les nappes phréatiques, stocker l’eau, fait partie d’une réflexion nécessaire. Louis de Redon abonde, ajoutant que chaque geste citoyen compte, comme la réutilisation des eaux usées, celle de la vaisselle pour les toilettes, par exemple, ou une douche prise avec de l’eau de pluie.
Source de vie, bien commun par excellence, l’eau constitue notre corps, ce que nous sommes le plus intimement. Elle est aussi ce qui relie aux autres : au niveau du consommateur, au niveau d’une collectivité, l’eau est également un enjeu global, mondial. De plus en plus, l’eau constitue un enjeu géopolitique. Elle se trouve au cœur de conflits, entre la Chine et l’Inde, par exemple. Dans les années à venir, le réchauffement climatique aura un effet considérable sur les migrations.
Comment lutter contre un phénomène voué à s’amplifier ? Démocrates et humanistes dans l’âme, Bruno Millienne et Louis de Redon croient fermement que l’homme n’est pas, en soi, l’ennemi de la nature. Le génie humain s’exerce particulièrement dans les temps de crise, où l’innovation devient une nécessité. La circonscription de Bruno Millienne est très agricole. L’agriculture, fortement touchée par les sécheresse, doit s’adapter à ces évolutions nouvelles. L’agrovoltaïque est un exemple, qui permet notamment aux vignobles de donner du raisin de qualité. Quant aux villes, l’artificialisation des sols doit être vivement combattue. C’est en hauteur, et non en étalement, que les architectes de demain commencent à penser des cités vivables. Des logements permettant une bonne qualité de vie, tel doit être l’objectif.
Louis de Redon souligne l’urgence d’agir maintenant, au moment où les catastrophes ont éveillé les consciences. Pour éviter que le réchauffement climatique dépasse les 2,5 degrés supplémentaires, chaque geste importe. Et, naturellement, les comportements éthiques des entreprises, les réflexions politiques, les accords internationaux sont décisifs. Résolument optimiste, Bruno Millienne rappelle que la conscience et la responsabilité sont au cœur de l’engagement démocrate.