Erwan Balanant : "Prendre en compte les inquiétudes légitimes et apporter des réponses".
Erwan Balanant, Député du Finistère et Secrétaire Général adjoint du Mouvement Démocrate, était l’invité de franceinfo pour revenir sur la réforme des retraites et la crise sociale. Revoir son entretien.
Dialogue social : "Dialoguer, écouter et entendre"
Interrogé sur les propos de François Bayrou sur la nécessité de renouer le dialogue avec les syndicats (lire : François Bayrou : "Toute main tendue est bonne à prendre, toute main tendue doit être considérée"), Erwan Balanant part du constat qu'on est "dans une situation de tension et d'incompréhensions dans le pays" ce qui implique donc "de dialoguer, d'écouter et puis aussi entendre".
Pour Erwan Balanant, il est donc essentiel de "remettre tout le monde autour de la table", vu qu'à l'évidence, "la situation continuera d'être bloquée si tout ce monde ne se parle pas" :
Malgré les crises, l'économie fonctionne plutôt bien, on voit que le taux de chômage descend, les Français le sentent et les Français ont besoin d'un sentiment de justice social et de justice fiscale.
Parmi ces sujets, il juge indispensable "d'avancer sur la question du travail", avec de nombreux sujets comme les conditions de travail, le partage de la valeur, la pénibilité, ou encore l'emploi des seniors.
Retraites : "Négocier avec la clause de revoyure"
Concernant la réforme des retraites, le député du Finistère a insisté sur l’utilité de la clause de revoyure en 2027, proposée par le MoDem et qui permettra de juger l’efficacité de la réforme sur l’équilibrage du système : "En 2027, on sera à 63 ans et 3 mois. C'est déjà un point sur lequel on pourra négocier".
Erwan Balanant insiste cependant sur l'importance de "garder le cap sur les équilibres financiers", cette réforme devant permettre de retrouver un équilibre sur le déficit conjoncturel à l'horizon 2030 :
Ca ne m'enchante pas de faire une réforme où on dit aux gens qu'ils vont devoir travailler plus, mais ça m'enchanterait encore moins de voir le système s'écrouler parce qu’on ne serait pas capable de gérer la dette qu’il génère.
Reconnaissant la forte mobilisation à l’encontre de la réforme, Erwan Balanant considère les inquiétudes comme légitimes, ce qui implique de "les prendre en compte et apporter des réponses".
Pour autant, "il y a un problème de violence dans notre pays". Notre Secrétaire Général adjoint rappelle que les premières manifestations se sont bien passées, "avec les mêmes forces de l'ordre", et juge qu'il est indispensable de permettre à tous de manifester en toute sécurité : "il est inacceptable que l’on ne puisse pas manifester dans la rue sans avoir de problème". Ce sujet reviendra à l'Assemblée nationale, la Commission des lois - dont Erwan Balanant est Vice-Président - auditionnant prochainement Gérald Darmanin, Ministre de l'Intérieur.