François Bayrou : « Cette réélection de Trump nous pose la question à nous, Européens, si nous acceptons la soumission à d'autres ou bien si nous voulons nous défendre »
Ce mercredi 6 novembre, Donald Trump a remporté l'élection présidentielle de 2024 aux États-Unis après avoir été battu en 2020. Ce retour à la Maison Blanche pose évidemment question sur l'équilibre mondial qui se profile, et François Bayrou livre son analyse après ce résultat historique.
Seul le prononcé fait foi.
Beaucoup de Français, beaucoup d'Européens, se demandent : Mais comment est-il possible que Donald Trump ait été renvoyé à la Maison-Blanche ? Alors que les scandales se sont multipliés, les accusations se sont multipliées, les procès se sont multipliés. Tout le monde se remémore ce qui s'est passé au Capitole.
Il y a là une réponse qui nous intéresse tous, nous les Français, nous les Européens et nous les Américains, parce que je crois que ce phénomène existe partout dans les pays occidentaux. Ce phénomène, c'est la rupture profonde, profondissime entre la base, les familles, ceux qui travaillent, ceux qui cherchent de l'emploi, ceux qui sont au chômage, ceux qui sont à la retraite, ceux qui ont la vie de tous les jours si je puis dire, et les autres, c'est-à-dire le sommet, les puissants, les célèbres, ceux qui ont de l'argent.
Et je dis souvent que la frontière, c'est l'écran de télévision : ceux qui sont d'un côté et les autres. Et le génie de Trump, si je puis employer un mot positif, c'est d'avoir su se faire le porte-parole de la base contre les sommets !
Et donc cette rupture-là, elle existe aussi chez nous. Elle existe aussi dans les pays européens. C'est tout l'Occident qui en est victime.
Deuxième sujet qui nous concerne aussi, c'est que toutes ces aventures, ces guerres, ces conflits dans lesquels les États-Unis sont plus ou moins engagés - l'Ukraine, le Moyen-Orient-. Les Américains ne se sentent pas engagés, ils n'en veulent plus...
Tout ceci nous place devant une question, nous, les Européens, sachant que les États-Unis ne seront plus notre protection à court terme ou à moyen terme : est-ce que nous acceptons la soumission à d'autres ou bien est ce que nous voulons nous défendre, faire en sorte que nous soyons capables de rééquilibrer les échanges pour que nous soyons maîtres de notre propre destin ?
Cette question, qui est une question proprement existentielle, elle est posée par l'élection de Trump. C'est à nous d'y répondre. C'est une obligation désormais pour l'Europe d'exister.
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