François Bayrou : "Les Français ont envie de s'exprimer"
Manuel Cudel pour Midi LibreDans un entretien exclusif accordé à Midi Libre, François Bayrou prend la parole pour la première fois depuis sa nomination à la tête du Conseil national de la refondation (CNR), dont il sera le secrétaire général.
Le patron du Modem et du Parti démocrate européen, Haut-Commissaire au plan et allié clé du chef de l'État, répond aux polémiques qui entourent le lancement de cette nouvelle instance jeudi à Marcoussis. Propos recueillis par Manuel Cudel pour Midi Libre.
Le Conseil national de la refondation sera snobé jeudi par une bonne partie de l'opposition et des syndicats. A-t-il encore un sens ?
François Bayrou - Certains partis politiques semblent revendiquer le monopole de l'expression. Mais les Français ont envie aussi, eux, de s'exprimer directement. Que des forces politiques refusent de participer au débat sous prétexte que d'autres organisations sont invitées à s'exprimer, c'est une attitude étrange. Mais ce n'est pas grave, on va avancer sans eux et ils s'apercevront très vite, parce qu'ils seront, je l'espère, de bonne foi, que ce travail est intéressant. Parmi ceux qui disent non aujourd'hui, beaucoup viendront demain.
La droite, comme la gauche et certains syndicats dénoncent une volonté de contourner le Parlement...
On ne contournera rien du tout ! On ne remplacera ni le Parlement, ni le gouvernement. Je suis un défenseur du Parlement depuis les premiers jours de mon engagement politique ! Mais je ne sais pas si vous vous rendez compte de la profondeur de la crise dans laquelle nous sommes entrés ! Beaucoup de Français ne se reconnaissent pas dans nos institutions. Les débats à l'Assemblée nationale sont d'une agressivité telle, avec des insultes permanentes, des provocations, qu'ils perdent toute légitimité. Si les parlementaires qui se conduisent ainsi écoutaient ce que les Français pensent de leur attitude, ils changeraient...
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