Frédéric Petit : « Les Ukrainiens ne nous demandent pas des miracles »
Frédéric Petit, député des Français établis hors de France, a interrogé le ministre des Armées sur le soutien financier de la France à l'Ukraine.
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le ministre des Armées,
Le Ministre de la Défense a déclaré le 14 octobre devant la représentation nationale que nos livraisons d’armes à l’Ukraine en 2024 n’atteindraient pas le plafond de trois milliards d’euros, annoncés en janvier.
Les Ukrainiens comptent sur nous, Monsieur le Ministre ; militairement, bien entendu, mais également pour remettre leur pays en état. Cette aide de qualité est vitale pour l’Ukraine. Et, la solidarité entre nos armées est la première pierre d’une future et nécessaire défense européenne.
Je tiens d’ailleurs à signaler ici, le professionnalisme et la grande qualité de nos armées dans la formation des soldats ukrainiens en France et en Pologne, aux côtés de l’armée polonaise.
Monsieur le Premier Ministre, cette guerre, vous le savez bien, c’est aussi une guerre de l’information, contre laquelle il nous faut livrer bataille. La confrontation des modèles qui est à l’œuvre sous nos yeux aujourd’hui, exige de notre part, plus que jamais, de la vérité et de la clarté.
Fin aout, j’étais en Ukraine. À Lviv et Tchernihiv, j’ai voulu saluer la mémoire des morts au combat, lors des cérémonies officielles. J’y ai vu un pays debout malgré les alertes aériennes incessantes et les bombardements. Des entreprises au travail, des enseignants faisant la classe devant des enfants revenus nombreux, l’université polytechnique de Tchernihiv, à nouveau en travaux pour accueillir la rentrée, après un énième bombardement.
Les Ukrainiens ne nous demandent pas des miracles, ils ne nous demandent pas d’être plus puissants que nous ne le sommes. Or, le flou et les zones grises serviront toujours les intérêts du Kremlin. Quel message adressons-nous aux Ukrainiens au moment où la Corée du Nord envoie des soldats combattre au côté de l’armée russe, au moment où le soutien des alliés du Kremlin s’intensifie ?
Monsieur le Premier Ministre, pouvez-vous préciser devant la représentation nationale d’où vient le décalage, pour l’année en cours, entre les sommes réellement engagées et les 3 milliards annoncés ? Quel sera le montant de notre soutien à l’Ukraine en 2025 ?
Enfin et surtout, Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous rassurer sur le fait que votre gouvernement prend bien en compte le caractère existentiel de la menace que le Kremlin représente pour la France et l’Europe ?