Geneviève Darrieussecq : « Nous allons déployer une unité modulaire de réanimation à Mayotte »
Invitée de la matinale de LCI ce mercredi 18 décembre, Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé et de l’Accès aux soins et vice-présidente du MoDem, a livré un point détaillé sur la situation critique à Mayotte après le passage du cyclone Chido, avant d’évoquer les enjeux liés à la formation d’un nouveau gouvernement.
Mayotte : « Une catastrophe difficilement imaginable »
Le cyclone Chido a laissé derrière lui un bilan humain et matériel dramatique à Mayotte. Geneviève Darrieussecq a annoncé un bilan provisoire de 22 morts, tout en précisant que « la situation pourrait s’alourdir dans les jours à venir ». L’habitat précaire de l’île, totalement ravagé, complique les secours, tout comme les difficultés d’accès à certaines zones sinistrées.
Face à cette urgence, les autorités se mobilisent pleinement.
La sécurité civile est sur place, et un hôpital de campagne sera déployé. Nous avons aussi prévu une unité modulaire de réanimation en soutien à l’hôpital, fortement endommagé.
La ministre a insisté sur les efforts pour prévenir les risques sanitaires, notamment liés au choléra, infection déjà présente sur le territoire au printemps dernier :
Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires face à une possible épidémie de choléra et préparé des réserves de vaccins afin de pouvoir les déployer quand ce sera nécessaire, si c'est nécessaire.
En matière de soins, l’île bénéficie d’un renfort de 71 professionnels de santé, auxquels s’ajouteront une trentaine d’autres dans les prochains jours. Parallèlement, 51 évacuations sanitaires ont été organisées vers La Réunion pour des patients nécessitant des traitements lourds.
Elle a également souligné l’urgence de reconstruire :
Il faudra bien sûr reconstruire dans des délais rapides, mais aussi sécuriser les bâtiments encore debout.
La catastrophe et l'ampleur des dégâts ont également rappelé l’enjeu migratoire de l’île, exacerbé par la crise :
Le sujet de l'immigration à Mayotte est un sujet depuis toujours, et notamment ces dernières années, avec des afflux massifs venant des Comores. On ne va pas régler ce sujet dans un cas aigu.
Enfin, notre vice-présidente a souligné sa responsabilité dans cette crise, qu'importe les polémiques et reprises politiciennes :
La responsabilité d'un ministre de la Santé aujourd'hui est de vous dire que si une femme, y compris irrégulière, a besoin de soins et d'accouchement, elle sera soignée à l'hôpital de Mayotte.
Gouvernement : « Construire un budget et des équilibres politiques »
Interrogée sur la formation d’un nouveau gouvernement, Geneviève Darrieussecq n’a pas caché les défis à venir. « Je suis consciente des équilibres politiques que le Premier ministre devra trouver », a-t-elle déclaré, en évoquant entre autres l’instabilité provoquée par les fréquents changements de ministres dans le domaine de la santé.
Elle a insisté sur l’urgence de définir un budget pour la Sécurité sociale :
Le PLFSS que nous avions proposé comportait peut-être des défauts, mais il prévoyait 9 milliards de plus pour la santé. Aujourd’hui, c’est zéro.
Quant à son éventuel retour au gouvernement, l’ancienne ministre a affiché son pragmatisme : « Je suis disponible, mais ça ne veut pas dire indispensable. Ce qui compte, c’est que la France fonctionne et que les Français soient pris en charge. » Un message clair, porté par le pragmatisme et la détermination, à la veille de décisions politiques cruciales.