Jean-Noël Barrot : « Je veux dire ma solidarité, et celle de la nation, à l'égard de Mayotte et des Mahorais »

Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité de Questions politiques de France Inter et France info dimanche 15 décembre.

Tempête Chido à Mayotte : « La solidarité nationale face à l'épreuve »

Le passage de la tempête Chido à Mayotte a laissé derrière elle des paysages dévastés et des populations en détresse. Jean-Noël Barrot a tenu à exprimer la solidarité de la nation et a adressé ses condoléances :

Je veux dire ma solidarité, et celle de la nation, à l'égard de Mayotte et des Mahorais face à ce cyclone d’une violence inouïe. Je veux dire mes condoléances aux familles qui ont perdu un proche.

Face à cette crise, la réponse de l’État s’organise autour d’une mobilisation exceptionnelle. Près de 1 600 gendarmes et policiers sont sur place pour porter secours aux populations, avec des renforts supplémentaires en cours d’acheminement, comprenant des militaires, des pompiers venus de métropole, et des experts civils pour la reconstruction.

Les services de l’État sont mobilisés à tous les niveaux pour venir en aide à nos compatriotes Mahorais.

Le ministre a aussi souligné face aux journalistes la difficulté d’établir un bilan précis à cette heure dans des conditions si chaotiques.

Cette catastrophe met également en lumière les vulnérabilités de Mayotte, confrontée à des enjeux structurels liés à la précarité de ses infrastructures et à l’impact croissant des dérèglements climatiques. Une réponse sur le long terme devient cruciale, intégrant à la fois la reconstruction et des politiques de prévention pour réduire les effets des futurs effets du réchauffement climatique.

Gouvernement : « La méthode Bayrou : dialogue et respect »

La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, dans un climat politique tendu, marque un tournant pour l’exécutif. Notre vice-président a salué la « méthode Bayrou » repose sur deux piliers : « le dialogue et le respect ». Dès ses premiers jours à Matignon, François Bayrou a entamé une série de consultations avec entre autres les présidents de groupes parlementaires pour renouer le fil du dialogue institutionnel, dans un contexte marqué par la récente adoption d’une motion de censure.

Personne ne demande à la gauche modérée, à la droite républicaine et au centre de renoncer à leur identité – ce qui est attendu de leurs responsables politiques c’est de s’élever au-dessus des calculs partisans ou électoraux pour permettre au pays de ne pas sombrer dans la division et l’instabilité.

Fidèles aux valeurs du MoDem, notre Président et notre vice-président prônent l’exercice du compromis, à la fois difficile et essentiel pour garantir la stabilité politique du pays :

Il faut cesser de se focaliser sur les lignes rouges et se concentrer sur les points de convergence.

L’enjeu immédiat, selon le ministre, est l’adoption du budget. « Ce qui est sûr, c’est que la France a besoin d’un budget ! », a-t-il rappelé avec force. Les conséquences du blocage actuel sont nombreuses : retard dans l’application de mesures fiscales comme la défiscalisation des pourboires ou les ajustements sur les tickets restaurants, report des aides aux agriculteurs ou encore des dispositifs pour la Nouvelle-Calédonie.

Quant à la dégradation de la notation financière de la France par l’agence Moody’s, Jean-Noël Barrot affirme :

On ne conçoit pas un budget en fonction des agences de notation.

Selon lui, la rigueur budgétaire défendue par François Bayrou depuis 2007 reste une priorité incontournable, mais elle ne doit pas se faire au détriment des ambitions climatiques ou de la sécurité des Français. « Reprendre le contrôle de nos finances n’est pas une obsession comptable mais une obligation morale », a-t-il insisté, rappelant que cette rigueur repose sur une conviction forte : garantir l’indépendance de la France tout en assurant une solidarité intergénérationnelle.

Syrie : « Vis-à-vis des nouvelles autorités de Damas, nous n’avons aucune naïveté »

Le renversement du régime de Bachar al-Assad ouvre une nouvelle page pour la Syrie, mais le ministre des Affaires étrangères a rappelé que cette transition nécessite prudence et responsabilité. « Vis-à-vis des nouvelles autorités de Damas, nous n’avons aucune naïveté et nous sommes parfaitement lucides », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue face à l’instabilité régionale.

La France plaide pour une transition politique inclusive, respectueuse des droits humains et représentative de toutes les minorités syriennes.

Nous nous mobilisons pour préparer l’avenir de la Syrie. Les armes doivent se taire, la menace terroriste doit être contenue et une autorité de transition doit être mise en place.

Dès mardi, une mission diplomatique française se rendra à Damas pour établir des premiers contacts, une première depuis 12 ans. Cette visite marque un tournant diplomatique, mais Jean-Noël Barrot insiste sur une condition essentielle :

Il n’y aura pas de paix ou d’apaisement en Syrie sans justice.

Le ministre a également salué l’action constante de l’Union européenne, qui a joué un rôle crucial dans la réponse humanitaire depuis le début de la guerre civile en 2011. Avec plus de 10 milliards d’euros d’aide et un régime de sanctions strict, l’UE a maintenu une pression constante sur le régime syrien.

Cette chute du régime tortionnaire de Bachar al-Assad va permettre à des milliers de familles syriennes de revenir en Syrie.

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