Hélène Pollozec : "On ne peut pas accepter cette démographie galopante sans aucun contrôle"
Hélène Pollozec, conseillère départemental MoDem dans le canton de Mamoudzou 3 dans le département de Mayotte, est intervenue sur l’antenne radio Mayotte 1ère afin d’évoquer le contexte actuel sur l’île et les issues possibles pour sortir de cette crise.
Embourbé dans une situation extrêmement tendue depuis 2018, et un regain d’instabilité depuis le mois de janvier, Mayotte subit une paralysie d’une partie de ses secteurs d’activité à cause des nombreux blocages menés sur l’ensemble de l’archipel française. Hélène Pollozec décrit une île où « les agriculteurs ne peuvent pas travailler et les enfants ne vont pas à l’école ».
L’une des causes de cette gronde mahoraise est l’immigration massive d’individus en provenance des Comores notamment, mais aussi d’autres pays africains. Hélène Pollozec explique cela en mettant en avant le fait que « Mayotte est un territoire attractif, c’est le deuxième PIB de la région africaine ».
Les doléances des manifestants sont légitimes. Ce sont des citoyens français qui demandent les mêmes droits que les autres citoyens français [de l’hexagone].
La plupart des migrants cherchant à rejoindre l’île aux parfums sont motivés par l’appel « d’une vie meilleure » selon la conseillère départementale mahoraise qui complète « mais les services publics sont saturés. Le collège dans lequel j’ai étudié a une capacité d’accueil de 900 élèves. Aujourd’hui ils sont près de 1700. »
Parmi les pistes énoncées par le ministre de l’Intérieur lors de son déplacement à Mayotte il y a quelques jours, l’interdiction du droit du sol circonscrit à l’île y figure. Pour Hélène Pollozec, Mayotte « a aussi besoin de davantage de contrôle aux frontières, d’accords pour reconduire à la frontière toute personne qui ne possède pas le droit de séjourner [sur le département ultramarin], d’infrastructures pour accueillir les demandeurs d’asile. »
À cet effet, le gouvernement est mobilisé et entend agir concrètement. Si des discussions sont en cours au Quai d’Orsay sur la facilitation de la délivrance des laisser-passer consulaires pour les individus déboutés du droit d’asile, Hélène Pollozec préconise que :
« L’accord que l’on a avec l’Union des Comores, sur la reconduite de 25 000 personnes en situation irrégulière à la frontière, doit être imité avec les autres pays concernés de la zone ».
Elle salue aussi le fait « que pour la première fois un ministre de l’Intérieur reconnait le problème que pose la carte de séjour territorialisée ». Elle appelle les députés de tout bord « à ouvrir le dialogue et négocier ensemble » pour faire aboutir cette volonté à l'Assemblée nationale.
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