Isabelle Florennes : "Prenons le temps de cette discussion sur les retraites !"
Isabelle Florennes, Porte-parole du MoDem, était invitée sur LCI pour débattre sur la politique de santé notamment avec la reprise de l'épidémie de coronavirus, ainsi que sur le projet de réforme des retraites.
Autour de la table, il y a les partenaires sociaux, d'accord, il y a le gouvernement. Il ne faut pas oublier qu'il y a un débat et qu'il y a le Parlement pour le débat, et que derrière, il y a l'opinion publique. Ça fait quand même quatre entités qu'il faut convaincre.
Ce n'est pas gagné pour le moment, on sait bien que l'opinion publique est tout à fait à 75%, pour le moment, opposée en tout cas sur une réforme avec cette mesure d'âge sur les dix années qui viennent. On sent bien que les syndicats, unanimement pour le moment, sont opposés, qu'il y aura un débat parlementaire et que je connais un certain nombre de parlementaires, qui, en l'état sur ce qui est annoncé pour le moment, sont contre, y compris dans la majorité.
Ca veut dire qu'il y a des leviers, que cette note de François Bayrou permet de poser aussi des solutions : un taux d'employabilité des seniors plus important, un chômage qui serait réduit à 5% permettrait effectivement des cotisations supplémentaires, il y a des leviers aussi sur des taux de cotisation patronaux.
Tout ça, simplement ce qu'on dit au MoDem, ça mérite un débat, ça mérite que les citoyens, que les Français soient aussi consultés et associés.
Il y a des consultations qui sont faites. Mais là, pour le moment, l'annonce d'un PLFSS rectificatif, c'est-à dire-une une texte budgétaire pour cette mesure, pour permettre d'utiliser un 49-3... Je suis élue de terrain, élue locale, j'écoute les gens qui viennent m'en parler spontanément, qui m'envoient des messages, et qui me disent "C'est pas possible, ne nous mettez pas tout le monde dans la rue".
On ne peut pas négliger cette discussion avec les Français qui sont concernés, tous concernés, aussi bien les jeunes que les plus âgés qui vont se retrouver à la retraite.
Effectivement, ceux à qui ça convient plutôt, parce qu'on est dans un système par répartition, c'est les retraités actuels, parce qu'ils se disent que finalement ça va consolider leur retraite. Mais même eux, je pense qu'ils pensent aux générations qui arrivent derrière eux.
Et comme nous sommes dans un système de solidarité nationale sur les retraites, mérite qu'on en parle aux gens, ils méritent qu'on fasse ce travail. C'est en tout cas ce à quoi mon parti, et au travers la voix de François Bayrou, on essaye de dire sincèrement, sans coup politique c'est vraiment pas le sujet, de discuter et de faire comprendre, et au Président de la République et au Gouvernement, qu'il faut se donner aussi ce temps.
Je comprends que la mesure de déficit est un sujet et est un sujet aussi pour la France vis à vis de ses partenaires européens mais on ne peut pas brusquer, me semble-t-il c'est ce que nous disons brusquer les Français qui n'ont pas encore tout à fait compris ce qui allait se passer.
Et donc il faut prendre le temps encore, nous semble-t-il, de cette discussion.