Jean-Louis Bourlanges : « Le gouvernement a eu tort de maintenir le référendum pendant la période de Covid »
Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, était invité le samedi 25 mai 2024 sur le plateau de France 24.
Audiovisuel public : « Nous pensons que la spécificité de l’audiovisuel public extérieur ne sera pas respectée »
Au cours d’un entretien délivré sur la chaîne France 24, Jean-Louis Bourlanges a été interrogé sur la réforme en cours visant à fusionner les médias appartenant à l’audiovisuel public. Il n’a pas dissimulé son mécontentement à l’égard de la forme qu’a prise la conduite de ce texte par le ministère de la Culture, et notamment sa volonté d'intégrer l'audiovisuel extérieur à cette fusion.
En tant que président de la commission des affaires étrangères, il estime « qu’il est inadmissible qu’un projet de cet ordre puisse être débattu sans que la commission des affaires étrangères ait été saisie. »
Il assure que sa position revêt une dimension transpartisane, notamment en soutien de son amendement « approuvé par tous les groupes », même si, non sans une pointe d’humour, il concède que « faire signer un amendement à la fois par le RN et par LFI, c’est au-dessus des forces de votre serviteur. »
Nous sommes tous unanimes. Tous les groupes sont extrêmement hostiles au rattachement de l’audiovisuel public extérieur à un ensemble dans lequel il serait dilué, noyé. Nous pensons que la spécificité de l’audiovisuel extérieur ne sera pas respectée.
Le député des Hauts-de-Seine prévient que « sur le fond, tous sont déterminés à préserver la spécificité et l’indépendance de l’audiovisuel extérieur, et nous ne lâcherons pas le morceau. » Par ailleurs, Jean-Louis Bourlanges se satisfait d’avoir tout de même « obtenu un premier succès, que l’affaire ne sera pas abordée à la va-vite la semaine prochaine comme c’était prévu, mais compte-tenu de l’agenda du Parlement, c’est renvoyé à fin juin. »
Nouvelle-Calédonie : « Ce qu’il faut éviter en premier, c’est l’affrontement. C’est le premier devoir. »
Dans l’actualité également, la situation calédonienne brûlante bien que le président de la République ait annoncé aujourd’hui la fin, pour le moment, de l’état d’urgence sur l’île.
Avant d’entrer dans les entrailles de ce sujet complexe, Jean-Louis Bourlanges a expliqué qu’il croyait que « le gouvernement a eu tort de maintenir le référendum en période de Covid, […] et qu’on aurait mieux fait de différer parce que c’est ça qu’on paye. »
Le président de la commission des affaires étrangères estime cependant qu’il est légitime de porter une telle réforme au regard de la logique qu’elle comprend :
Sur le mode de scrutin, on a raison. On ne peut pas maintenir une situation dans laquelle des gens qui sont sur l’île depuis 10 ans sont privés du mode de scrutin.
Les tensions à la fois identitaires et institutionnelles, qui sont réapparues de manière terrible depuis l’annonce du projet de loi constitutionnel visant à dégeler le corps électoral néo-calédonien, restreignent les possibilités d’apaisement, pourtant première condition d’un dialogue constructif en vue d'une solution viable, selon Jean-Louis Bourlanges.
La République doit être un arbitre, un juge de paix, un facilitateur d’entente, un catalyseur de concorde et ça, ça demande à ce qu’on fasse baisser la pression.
Pour l’ancien député européen, aucun des deux camps n’a intérêt à une reprise des affrontements. Il croit que « les néo-calédoniens n’ont pas intérêt, ni d’un côté ni de l’autre, à ce que la France se retire purement et simplement dans un cadre de violence générale, qui serait tout à fait terrifiant. »