Jean-Noël Barrot : "Les Français n'attendent pas des castings, ils attendent des compromis"
Jean-Noël Barrot, président de la commission des affaires étrangères et ministre démissionnaire chargé de l'Europe, était l'invité de la matinale de LCI afin de s'exprimer sur la situation politique intérieure, notamment à l'Assemblée nationale.
Assemblée nationale : "Aucun bloc aujourd'hui n'est en capacité de faire appliquer son programme"
Hier en début de soirée, le Nouveau Front Populaire s'est enfin accordé pour proposer le nom d'une candidate unique à la fonction de Premier ministre : Lucie Castets. Après plusieurs imbroglios entre les différents partis de gauche à ce sujet, ces derniers maintiennent toujours l'idée qu'ils auraient réussi à remporter une majorité, légitimant ainsi leur volonté de voir nommer un ou une Premier ministre issu(e) du "NFP". Pour Jean-Noël Barrot cette attitude constitue "un déni démocratique", croyant au contraire "qu'il n'existe aujourd'hui aucune majorité, si ce n'est celle qui va de la gauche à la droite modérée en passant par le centre."
L'objectif premier des parlementaires est de s'entendre malgré des divergences. La nouvelle composition de l'hémicycle oblige les députés à accepter l'incapacité réciproque des blocs auxquels ils appartiennent, à gouverner seuls.
Le risque auquel s'exposent ces responsables politiques s'ils ne s'engagent pas dans cette démarche de dialogue et d'ouverture, c'est de jeter la France et les Français dans les bras de l'extrême droite.
Le président de la commission des affaires étrangères appuie cette idée de large coalition entre les différentes sensibilités politiques modérées. Selon lui, "la responsabilité des forces politiques, [...] c'est de réfléchir, de dialoguer, de s'entendre de manière à pouvoir former une majorité." Dans cette perspective de rassemblement, le vice-président du Mouvement Démocrate considère positivement la démarche de la Droite républicaine en avançant que "dans son pacte législatif [à Laurent Wauquiez] il y a un certain nombre de textes à partir desquels il est de notre responsabilité de débattre et de dialoguer."
Est-ce que c'est une attitude souhaitable que de mettre sur la table des propositions pour un pacte législatif ? La réponse est oui. Mais est-ce une condition suffisante, est-ce que cela suffit ? La réponse est non.
Si une coalition entre le bloc central le groupe de la Droite républicaine à l'Assemblée nationale emprunterait le bon chemin de la conciliation politique, cela ne permettrait toujours pas d'entrevoir une majorité stable et solide pour gouverner. Jean-Noël Barrot l'affirme, "c'est de l'arithmétique, ce sont les électeurs qui en ont décidé."
Le député des Yvelines plaide pour une vision co-constructive de projets politiques afin de se mettre au service des Français le plus rapidement possible. Il estime à juste titre que "plutôt que de passer notre temps à discuter de castings potentiels, discutons des sujets. On évoque ce matin celui des retraites, mais on pourrait parler de celui de l'efficacité des services publics, de l'accès à la santé, à l'école, au logement, sur lesquels les attentes sont immenses."
Le sujet des retraites, justement, pourrait être un thème de discussion, de consensus. Le vice-président du Mouvement Démocrate appelle à la mise en œuvre du système de retraite par point, en continuant également leur revalorisation "pour qu'elles suivent l'inflation". Il croit que sur cette question, "il y a un chemin, en tout cas des ententes possibles."
Bâtissons ensemble ce système de retraite par point pour garantir un système robuste et juste pour les Français.