Jean-Paul Matteï : "Comment imaginer que dans une démocratie une centaine de personnes bloquent notre pays ?"

Madame la Présidente, 
Madame la Première ministre, 

A l’heure où je vous parle, 30% des stations-services sont à sec. Je sais votre implication personnelle depuis plusieurs semaines pour sortir de ce conflit qui pénalise l’ensemble des Français. 

Encore ce matin, c’est une infirmière qui n’a pas pu prodiguer des soins très attendus par ses patients. C’est un agriculteur qui est à court de gazole pour faire ses travaux d’automne. C’est un salarié qui, travaillant en milieu rural, n’a pu rejoindre son entreprise. 

Pour autant, les négociations ont eu lieu entre les entreprises concernées et les syndicats. Certains d’ailleurs ont estimés que les résultats obtenus étaient satisfaisants. D’autres bloquent encore, comme chez Total, malgré un accord majoritaire. 

Quelque part, c’est prendre la France et les Français en otages. 

Comment imaginer que dans une Démocratie, une centaine de personnes arrivent ainsi à bloquer une partie du pays ? 

L’équilibre de nos sociétés est fragile. Nous avons besoin d’apaisement et nous apportons aujourd’hui les meilleures réponses possibles. Le taux d’inflation en France est le plus bas en Europe. 

L’État a protégé le pouvoir d’achat depuis 2020, et les Français le savent. En revanche, ce que les Français ne comprennent pas, c’est lorsque les résultats de leurs entreprises – parfois importants – ne sont pas répartis justement et ne bénéficient pas aussi aux salariés. 

Mme la Première ministre, vous avez eu le courage de prendre un certain nombre de réquisitions.

Il faut maintenant montrer aux Français que nous les entendons, pour sortir de ce conflit au plus vite, pour rendre à chacun se droit fondamentale qu’est celui de se déplacer, également pour les assurer que ce pays gardera toujours comme boussole la justice sociale qui assure la cohésion de notre société et la préservation de nos talents. 

Je vous remercie