Jean-Paul Matteï : « Nous, on a toujours été mesuré dans nos propositions »
Jean-Paul Matteï, député des Pyrénées-Atlantiques, était l'invité de LCP dans l'émission « Ça vous regarde » pour rendre compte des débats en commission des finances sur la constitution du prochain budget pour la France.
Projet de loi de finances : « Ce dont on souffre, c'est qu'il n'y a pas de débat de fond, de long terme »
À l’approche des débats sur le projet de loi de finances 2025, le gouvernement Barnier se prépare à défendre son texte devant l'Assemblée. Jean-Paul Matteï a souligné que le budget, tel qu'amendé par la commission des finances sous la présidence du député insoumis Éric Coquerel, ne reflétait pas les réalités économiques et fiscales du pays. Un alourdissement excessif de la pression fiscale a poussé les parlementaires à rejeter cette version. Le texte sera donc soumis à l’hémicycle dans sa version originale, proposée par le gouvernement.
On a voté contre parce qu'on ne pouvait pas adopter ce budget en l'état.
Le député des Pyrénées-Atlantiques s’est engagé depuis plusieurs années en faveur de la justice fiscale, notamment en défendant un amendement visant à taxer les entreprises ayant réalisé des « super-profits » durant la crise énergétique. Aujourd'hui, il plaide pour une approche mesurée en matière d'augmentation de la fiscalité, ciblant principalement les hauts revenus ainsi que les grandes entreprises, avec une taxation temporaire dans ce dernier cas. C'est pourquoi il explique que « la hausse des impôts pour les grandes entreprises doit être limitée dans le temps » tandis que « pour la contribution des hauts-revenus, les dates, c'est bien, mais ça ne correspond pas à la réalité. »
Plus précisément, le député propose deux options : soit l'adoption de son amendement visant à augmenter de trois points la « flat tax » sur les revenus du capital, soit la pérennisation de cette hausse de l’impôt sur les hauts revenus, à partir de 250 000 euros annuels pour une personne sans enfant.
Jean-Paul Matteï appelle également à un débat parlementaire à la fois sérieux et pleinement assumé, considérant qu'il « serait bien de nourrir ce texte [le PLF], même si à la fin ça doit être le 49.3, avec certains amendements qui peuvent être de bon sens. »