« La campagne présidentielle sera la prime aux gens responsables »
Ce dimanche 19 décembre, Marc Fesneau était l’invité de Frédéric Haziza sur Radio J. Le Ministre chargé des Relations avec le Parlement et premier Vice-président du MoDem, a abordé les sujets qui font l’actualité : crise sanitaire, la responsabilité des élus et l'élection présidentielle. Extraits et vidéo.
Les débats parlementaires
"Comme tous les débats qui ont eu lieu, ça sera le 12ème ou le 13ème texte sur les questions sanitaires, c'est dire d’ailleurs si le Gouvernement a toujours fait le choix de passer la voie parlementaire (…) C’est un temps à mon avis d’explication, d’exploration des sujets et éventuellement d’évolution des dispositifs réglementaires."
"On est dans un mécanisme qui a toujours été transparent. D'ailleurs, depuis que le Président de la République s'est exprimé au mois de juillet cette année, qui était une incitation très forte à la vaccination, et dans le même mouvement, de faire en sorte que, quand même, on attire plutôt les gens, qu’on arrive à convaincre les gens."
"Il reste à convaincre un certain nombre de nos concitoyens. Il reste aussi à porter plus loin la contrainte pour faire en sorte qu'on aille, qu'on ait un taux vaccinal très élevé."
Le confinement
"Le confinement, vous l'avez vécu, nous l’avons vécu, ceux qui nous écoutent et ceux qui nous regardent l'ont vécu."
"C'est une contrainte plus forte sur ceux qui sont non vaccinés pour que ceux qui sont vaccinés puissent continuer à avoir des activités plus normales. Donc ce n'est pas une contrainte de l'ordre d'un confinement. La vraie contrainte, je vais vous dire, c'est le confinement, le confinement réel, c'est-à-dire on ne peut pas sortir de chez soi, c'est pas ça dont il est question."
La situation sanitaire actuelle
"Il y a un mois, je vous aurais dit qu'on était plutôt dans une phase de sortie."
"Il arrive un variant Omicron, ce n'est pas nous qui l’inventons. Omicron ou Omicron, comme vous voulez. Ce variant-là, il vient perturber les choses. Les Anglais étaient aussi dans le sentiment qu'ils en sortaient et ils ont un variant qui est devenu dominant en moins de quinze jours ou trois semaines et qui pose d'autres problèmes parce qu'il est plus contagieux."
"On est dans une phase où on sait que par la vaccination, c'est ça la démonstration qui a été faite depuis le mois de juillet ou depuis presqu'un an, ceux qui sont vaccinés ils ne développent pas des formes graves. Et donc quand on est dans cette configuration-là, on évite les dispositifs de confinement."
"Je pense qu’on doit chacun réfléchir en responsabilité. Il y a des milliards de gens qui ont été vaccinés. On sait, désormais, dans les pays où c’est peu vacciné et les pays où c’est très vacciné la différence. La différence, c’est le nombre de morts. La différence, c’est les gens en réanimation. Et donc, dans cette configuration-là, je pense que c’est plutôt un appel à la responsabilité."
La responsabilité des opposants au vaccin
"Ils sont à la fois, politiquement, pas grand-chose et même temps donc, dès qu’ils ont un espace médiatique, ils l’occupent pour alimenter les fake news, alimenter le complotisme généralisé et là où ils ont une responsabilité, c’est que malheureusement, il y a parfois des gens qui leur donnent du crédit."
"Vous ne me voyez pas développer des théories scientifiques. Je ne suis pas un scientifique. Ces gens-là, ils portent une responsabilité… Il y a des propos qui peuvent être des propos qui sont très dangereux pour les gens."
"C'est les mêmes qu'on avait retrouvé au moment des gilets jaunes et qui incitait les gens à aller casser, à aller détruire, à aller fomenter des troubles dans l'opinion, à aller monter sur l'Elysée pour faire une forme de coup d'Etat de la rue. Et dans ces attitudes-là, je pense qu'il y a une grande part de responsabilité."
"Le débat présidentiel, il sera autour de ceux qui sont responsables et qui sont irresponsables. C'est une infime minorité des responsables publics."
"C'est ceux qui vous expliquent, Madame TAUBIRA, par exemple, vous avez raison de la citer, elle veut être le candidat de toute la gauche. Donc, elle veut être la candidate aussi du Parti socialiste si j'ai bien compris les grandes manœuvres qui sont en cours, si on peut appeler ça des grandes manœuvres, lequel Parti Socialiste voulait l'obligation vaccinale. Vous avez le côté droit, des gens qui vous expliquent qu'il ne faut pas confiner, puis qu'il faut confiner, puis qu'il ne faut pas de passe sanitaire. On est quand même dans le registre des incongruités de la vie politique."
"Ceux qui aspirent, ceux qui veulent - on va parler de la présidentielle - entrer dans la logique présidentielle et qui tournent au gré du vent et de ce qu'ils estiment être l'état de l'opinion. Nous, on a tenu le cap depuis le début. Je n'ai pas dit que tout avait été parfait, mais on a tenu le cap. Parce qu'on a estimé qu'à un moment, il fallait être capable de prendre des décisions qui étaient parfois difficiles, parfois impopulaires, mais qu’au fond, c'était l'intérêt du pays. Et je pense que les gens nous font quand même crédit de ça."
Éric Zemmour
"On aimerait qu’il parle de développement économique. On aimerait bien qu'il parle de santé. On aimerait bien qu'il parle de stratégie industrielle. On aimerait bien qu'il parle de stratégie européenne. Au fond d'une campagne qui n'est que sur un thème et qui vient n’attaquer et ne diviser que les Français. Ce n’est pas à nous, nous, on est en situation de gouverner. Il a une chance, c’est qu'il a le droit d'être irresponsable, pas nous."
"Je ne crois pas au candidat qui ne parle que d'un seul thème. Il est incapable de nous parler, moi, je connais les questions rurales, les questions des collectivités territoriales, les questions agricoles, les questions européennes, les questions de santé, il n'a rien à nous dire sur le sujet."
La présidentielle
"Je pense que la campagne présidentielle, elle sera la prime aux gens responsables. Et je ne dis pas que nous sommes les seuls. Pour l'instant, je vois plutôt des gens qui se saisissent de toutes occasions et de toutes difficultés du pays pour dénigrer leur propre pays."
"Je ne désespère pas, qu’y compris dans l'opposition, il y a des gens qui viennent confronter des points de vue, qui soient des points de vue, des gens qui sont des responsables, des gens qui ne changeront pas de cap au moment où ils ont été élus."
"Je suis certain que les Français sanctionneront ceux qui les amènent au front, au chaos ou à l'inconnu (…) une espèce d'inconnu ou de chaos, qui soit, soit la division des Français les uns contre les autres, de telle ou telle catégorie les uns contre les autres, soit l'isolement de la France sur la scène européenne enfin, et qui par leurs mots, comment dirais-je, fragmentent la société."
La vaccination réussie
"Je me souviens d'un député, et je crois que c’est Eric Ciotti qui disait : « Il faudrait lui donner des centaines d'années ou 1 000 ans pour vacciner les Français » avec un espèce de dénigrement de ceux qui se battaient tous les jours;"
"Au bout du compte, on est le pays d'Europe, pour ne pas dire du monde, quasiment, qui a le plus vacciné. Donc, il faut qu'on arrête dans ce pays quand on est responsable politique de dénigrer son propre pays, qu'il y a des écueils, qu’il y a des difficultés, qu'il y a des défauts. Mais c'est la vie, c'est la vie politique et c'est la vie tout court."
Le programme de madame Valérie Pécresse
"La difficulté de Valérie Pécresse, pour moi, c'est que je ne sais pas ce qu'elle pense parce que soit elle pense comme Monsieur Ciotti, qui pense comme Monsieur Zemmour, si j'ai bien compris ; soit elle pense comme d'autres. Donc j’ai difficulté à juger d'un programme que je ne vois pas, parce que je trouve que si on n'est pas du tout dans le : « en même temps », on est dans le grand écart."
"Madame Pécresse, elle est à la fois Monsieur Ciotti qui dit qu'il faut sortir des traités européens, et elle dit qu'elle est européenne. Mais on ne peut pas faire l'un et l'autre. Ça, ça ne marche pas. Vous n'allez pas dire : « Je sors de tel traité et pas remettre en cause la construction européenne ». On ne peut pas dire : « Je supprime 200 000 fonctionnaires » et en même temps, « Je veux que l'Etat soit plus puissant ». Ça n'existe pas."
"Il faut juger les gens sur les actes, les mots, c'est très joli les mots, mais les actes, ça compte dans la vie."
"Il s'agit de savoir qui est modéré, vous voyez de quelle famille politique je suis, auprès de François BAYROU, au Mouvement démocrate depuis des années et sans avoir jamais dévié de ligne. Je pense que de ce point de vue-là, les gens reconnaîtront les choses et verront où sont les modérés et les gens qui disent quelque chose dont on peut dire avec crédit qu'ils le tiendront."
Le MoDem
"La place du MoDem dans la campagne, ça va être une place qui est celle de l'allié historique. Tous ceux qui nous font la littérature à gauche, qui nous expliquent qu'ils sont prêts à s'effacer et qui jamais ne s'effacent, ils devraient s'inspirer de ce que nous avons fait, nous, Mouvement démocrate, en 2017."
"Nous avons un pacte fondateur avec le Président de la République. C'est la force constitutive du Mouvement démocrate et d'En Marche qui s'est constituée à ce moment-là."
2022
"Les Français choisiront le deuxième tour. L'important, c'est que le Président de la République soit candidat, et s’il l’est, soit au deuxième tour et soit en situation de gagner le deuxième tour."
Un vœu pour l’année : "De l’apaisement pour chacune et chacun d'entre nous, et qu’au fond, on retrouve la sérénité qu'on a un peu perdue et qu'on retrouve… Dans ce jour sans fin qui est en permanence le nôtre, qu’on ait le sentiment qu'on passe à autre chose."