La pollution plastique des mers, une prise de conscience nécessaire
Philippe Bolo, député de Maine-et-Loir, a été co-rapporteur d’une étude qui alerte sur la pollution plastique des océans. Il la qualifie de bombe à retardement. À l’occasion du One Ocean Summit qui s’ouvre à Brest, il est urgent de prendre conscience de l’impact de la pollution plastique dans les océans.
Le One Ocean Summit, un moment d’une importance capitale
Organisé à Brest, ce sommet réunit des scientifiques, des chefs de grandes entreprises, des acteurs du monde océanique qui discuteront de la sauvegarde des océans et de l’élaboration d’un cadre de protection pour la haute mer. C’est le premier grand événement international consacré à la préservation des océans.
Une situation alarmante
La pollution résulte d’une production galopante de plastique conjuguée à des fuites dans l’environnement. Ces fuites peuvent se produire à toutes les étapes du cycle de vie des plastiques : pertes de granulés de polymères vierges lors de la production des objets, rejets dans la nature d’objets en plastique après leur utilisation. Dans l’environnement les plastiques subissent une oxydation qui provoque leur fragmentation. Sous l’effet des vents, des fleuves et des rivières, des courants marins, les déchets plastiques plus ou moins fragmentés vont être distribués à l’échelle planétaire avant de rejoindre, tôt ou tard, les océans.
La pollution plastique des mers mobilise l’attention médiatique depuis la découverte des vastes zones d’accumulation de ces déchets au cœur de chacun des océans de la planète. Les images de tortues, de baleines ou d’oiseaux victimes de déchets plastiques flottants dans les mers ont renforcé cette prise de conscience.
Les espèces sont de plus en plus menacées par la surpêche, la pollution au plastique et autres pollutions d'origine humaine. Dans les océans, la liste rouge (en anglais) de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) fait état de 5 espèces éteintes, 194 espèces en danger critique, 323 en danger et 767 vulnérables.
Les objectifs de l’étude
Le Président de la Commission du développement durable au Sénat a saisi l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) sur ce sujet de la pollution plastique des océans dans l’objectif de réaliser une étude visant à :
– dresser un état des lieux des risques que fait peser cette pollution pour l’environnement et la santé humaine ;
– identifier les choix scientifiques et technologiques envisageables pour éliminer et recycler les déchets plastiques.
L'ampleur de l'étude en chiffres
La mission s’est concrétisée par 140 auditions qui ont permis d’écouter 459 personnes. L'étude se considère attentivement les différentes formes de la pollution plastique en précisant leurs origines, leurs conséquences pour l’environnement et la santé humaine sans oublier les solutions pour y remédier.
Ce qu’il s’est passé depuis
Pour Philippe Bolo, la France doit mener la lutte contre la pollution plastique. En octobre 2021, il a déposé proposition de résolution portant sur « l’engagement de la France pour le renforcement d’une action internationale de lutte contre la pollution plastique »
Sa proposition poursuit plusieurs objectifs :
- Demander à la France d’intervenir à l’échelon européen pour accélérer l’interdiction des microplastiques ajoutés intentionnellement dans différents produits cosmétiques et ménagers,
- Mettre en place un mécanisme financier plus favorable à l’utilisation des plastiques recyclés
- Mobiliser les pays riverains de la Méditerranée afin de réduire leurs rejets de plastiques en mer
- Demander à la France d’aider à la structuration d’une communauté scientifique internationale sur le sujet de la pollution plastique, à l’image du GIEC pour le climat
- Demander à la France de soutenir les initiatives d’autres pays qui poussent à la mise en œuvre d’un traité international contraignant pour lutter contre la pollution plastique