Le 27 mai, Journée Nationale de la Résistance

La Journée Nationale de la Résistance n'est pas reconnue immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il faut attendre près de 70 ans pour qu'une date spécifique soit consacrée à la commémoration de la Résistance française.

En 2014, le 27 mai est officiellement désigné comme Journée Nationale de la Résistance. La date n'est pas choisie au hasard : en 1943, elle marque un tournant décisif dans l'histoire de la Résistance puisque c'est la date de la première réunion du Conseil National de la Résistance (CNR) à Paris.

Sous l'impulsion de Jean Moulin, envoyé du Général de Gaulle, ce conseil réussit à unifier les divers mouvements de la Résistance en France. Le CNR joue un rôle crucial dans la coordination de la Résistance intérieure française et jette les bases d'une refondation républicaine à la Libération.

La création de la Journée Nationale de la Résistance est le fruit d'un long combat, principalement mené par des associations d'anciens résistants et de déportés, soutenues par des enseignants et des historiens.

L'histoire de la Résistance française est complexe et multiforme, façonnée par une diversité d'individus et de groupes.

Jean Moulin, figure de proue de la Résistance française, unifie, coordonne et centralise l’action des maquisards, qu’ils soient communistes ou radicaux . A ses côtés, des résistants anonymes, provenant de toutes les strates de la société, jouent un rôle crucial.

Joseph Kessel, au travers de l'Armée des ombres, illustre cette réalité. Outre les actes physiques de résistance, la construction d'un récit contradictoire au projet nazi est un élément constitutif de la lutte résistante.

La création et la diffusion de récits résistants invoquent divers moyens de communication, y compris la presse clandestine, les tracts, les poèmes, les chansons et même le graffiti. Ces médias servent à propager des informations, à galvaniser le moral de la population, et surtout, à affirmer l'identité française et les valeurs républicaines face à l'oppression.

Des journaux comme "Combat" ou "Défense de la France" jouent un rôle crucial dans le maintien de l'esprit de résistance. Ainsi, la Résistance défie le monopole de l'information détenu par les forces d'occupation.

Le récit résistant était aussi un outil nécessaire à la préservation de la culture et de l'identité française. Les poèmes d'auteurs comme Paul Éluard et Louis Aragon, diffusés clandestinement, ont joué un rôle symbolique fort en mobilisant le langage pour résister.

Ces récits ont permis de renforcer la solidarité entre les résistants et l'espoir au sein de la population. Ils constituent un aspect crucial de l'histoire de la Résistance française, une preuve que la lutte contre l'oppression ne se réduit pas seulement à des actes physiques, mais implique aussi un combat idéologique et culturel.

La Journée Nationale de la Résistance, en rappelant ces récits résistants, nous invite à réfléchir sur le pouvoir des mots dans la défense des droits fondamentaux. Cette journée nous rappelle notre pouvoir de par le simple usage des histoires. Ainsi, comme l'a souligné l'écrivain et résistant Albert Camus :

La seule réponse à l'oppression est la résistance.

Cette journée est aussi un rappel de l'importance de l'éducation et de la mémoire. Il est essentiel de transmettre l'histoire de la Résistance aux nouvelles générations, pour mieux appréhender les sacrifices réalisés au profit de nos valeurs et de nos libertés.

Comme l'a souligné Lucie Aubrac, "Résister se conjugue au présent" : l'histoire de la Résistance doit nous inspirer pour faire face aux défis de notre époque.

En cette Journée Nationale de la Résistance, prenons le temps de réfléchir à notre propre engagement envers les valeurs pour lesquelles ils se sont battus. C'est en gardant vivant l'esprit de résistance que nous pourrons construire une société démocrate et humaniste.