Marc Fesneau : "Jamais dans l'opinion publique, dans le débat public, dans un moment, on a autant parlé d'agriculture"
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la souveraineté Alimentaire, était sur le plateau de BFM TV le 27 avril 2024 pour, notamment, détailler les nouvelles mesures complémentaires à destination du monde agricole annoncées par le Premier ministre, et défendre son projet de loi d'orientation agricole.
Nouvelles mesures agricoles : "Il y a des choses qui se sont déjà traduites sur le terrain"
Ce samedi 27 avril 2024, Gabriel Attal a annoncé de nouvelles mesures en faveur des agriculteurs, au nombre de 14. Quelques mois après le début d'une crise agricole marquée par de fortes mobilisations du secteur, le gouvernement a apporté de nouvelles réponses par voie réglementaire, avant que le projet de loi agricole porté par Marc Fesneau ne commence à être discuté en commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale.
Depuis 30 ans beaucoup de promesses leur avaient été faite, et qu'au fond, ils avaient vu ces promesses défiler mais ils n'avaient pas vu les réalités des promesses se retrouver, comme on dit dans les cours de ferme !
Si les agriculteurs continuent de veiller au grain quant à l'application dans les faits de l'ensemble de ces annonces, Marc Fesneau assure que "ce que nous [le gouvernement] avons dit se traduise sur le terrain" avant d'ajouter "qu'il y a des choses qui se sont déjà traduites sur le terrain" comme "les mesures d'urgence", à l'image du décret pris par le Premier ministre pour réduire le nombre de mesures réglementaires d'encadrement des haies de 14 à 1 seule.
Dans ce nouveau paquet de mesures, l'on retrouve des avancées bien réelles et demandées par le monde agricole depuis des décennies comme la prise en compte désormais des 25 meilleures années de l'agriculteur dans le calcul de sa retraite, la baisse de la taxe sur le foncier non-bâti ou encore la construction de 100 projets hydrauliques (de grandes retenues d'eau) d'ici la fin de l'année 2024.
Si vous souhaitez vous souvenir aisément des mesures prises depuis le début à destination du monde agricole, retrouvez notre "récapitulatif" en cliquant ici
PJL agricole : "Ce texte est une brique dans la réponse que nous souhaitons apporter"
D'abord, le ministre de l'Agriculture se félicite que "jamais dans l'opinion publique, dans le débat public, dans un moment, on a autant parlé d'agriculture et autant parlé à tous les étages : en termes réglementaires, en termes législatifs, en termes européens, en termes de grandes distribution."
Ce projet de loi agricole s'inscrit donc dans "l'étage législatif" pour reprendre la terminologie de Marc Fesneau, et vise à refonder notre vision et rapport à l'agriculture, en plus d'apporter des éléments nécessaires à la transformation de ce secteur. Par exemple, placer l'agriculture et l'alimentation au rang "d'intérêt général majeur" de la nation, fortement défendu par le ministre de l'Agriculture, permettra de faire peser davantage la question agricole et alimentaire dans la conduite des politiques publiques futures.
Au sein de ce texte, notre Premier vice-président s'attache également à une problématique cruciale du secteur : l'utilisation de produits phytosanitaires. Longtemps accusé à tord de vouloir alléger les réglementations en ce sens, Marc Fesneau explique que le passage à l'indicateur européen unique en matière d'évaluation du niveau d'utilisation de produits phytosanitaires relève du bon sens :
On a besoin sur ces sujets phytosanitaires, si on veut être crédibles, d'avoir des indicateurs communs [avec les états-membres de l'UE]. Si même sur les indicateurs on fait de la surtransposition, il y a quelque chose qui ne va pas !
Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture "bat en brèche" tous les arguments et discours qui voudraient opposer écologie et agriculture. Il dresse une série de solutions qui prouve la réalité de cette conciliation en citant "les rotations des cultures, le développement des légumineuses et des protéines, le maintien d'infrastructures agroécologiques, etc." De plus, Marc Fesneau en profite pour affirmer que la PAC n'a pas réduit ses ambitions environnementales, en appuyant que "tout ça [les solutions agroécologiques citées avant] est maintenu dans la PAC, simplement il fallait mettre un peu de souplesse et de bon sens."
Pour Marc Fesneau, et au Mouvement Démocrate nous partageons cet avis : "si on n'arrive pas à mener la transition écologique et la transition climatique, l'agriculture n'arrivera pas à faire face à son défi de production."
Enfin, le ministre a pris un peu de hauteur s'agissant de l'impact qu'a produit cette crise au moment des contestations :
L'important dans une crise est qu'elle puisse être utile, et je crois qu'elle a été utile pour le monde agricole, c'est à dire qu'elle a changé quelque chose du regard de nous tous et de l'envie d'avancer avec eux.