Marc Fesneau : « La perspective de la paix c’est d’abord le respect de ce qu’est l’intégrité territoriale de l’Ukraine »
Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates, était l'invité de l'émission "Les 4V" sur France 2 pour réagir à la visite d'Emmanuel Macron à Washington ainsi que sur les tensions diplomatiques avec l'Algérie.
Ukraine : « La meilleure façon de garantir la paix c’est sans doute qu’il y ait des Européens sur le sol ukrainien »
En déplacement à la Maison Blanche, Emmanuel Macron est finalement parvenu à convaincre le président Donald Trump des besoins de garanties sécuritaires du territoire ukrainien et de nos intérêts européens à défendre sur notre propre espace continental.
Marc Fesneau abonde en ce sens et explique les conséquences positives de l'entretien entre les deux présidents car pour lui « il y a deux choses qui sont en train de bouger : la première c’est que les Ukrainiens et les Européens reviennent dans le jeu […]. Puis, c’est la perspective de la paix et la perspective de la paix durable ».
Il est important d'affirmer le place des Européens dans les négociations de paix pour veiller qu'elle ne soit pas signée au détriment des Ukrainiens. Notre premier vice-président prévient des conditions nécessaires pour que cette paix soit durable :
La perspective de la paix c’est d’abord le respect de ce qu’est l’intégrité territoriale de l’Ukraine […], la préservation de ses ressources […], de faire en sorte que ce ne soit pas une pause […] et la meilleure façon de la garantir c’est sans doute qu’il y ait des Européens sur le sol ukrainien.
L'accélération des discussions pour mettre fin à ce conflit, qui dure depuis plus de 3 ans désormais, entre les États-Unis et la Russie a poussé les Européens à prendre conscience de l'urgence de renforcer leur autonomie de défense à l'égard des Étasuniens et de son renforcement vis-à-vis des Russes.
Se pose donc la question de l'augmentation du budget de défense français d'autant plus dans un contexte de désengagement sécuritaire américain de notre espace. Pour Marc Fesneau, « saluons d’abord ce qu’il a été fait depuis 7 ans » avec les hausses successives des dépenses militaires, parce que « nous en avions rabattu depuis 20 ou 25 ans à travers les lois de programmation militaire qui étaient d’abord plus faibles, puis deux, jamais respectées ».
Algérie : « C’est une situation inacceptable »
Le contexte diplomatique entre la France et l'Algérie se tend encore davantage après l'attentat terroriste islamiste de Mulhouse dont l'auteur faisait l'objet d'une OQTF, dont le retour dans le pays d'origine a été refusé 10 fois par l'Algérie.
Notre premier vice-président juge que c'est « c’est une situation inacceptable parce que ce n’est pas la France qui engage le bras de fer c’est manifestement l’Algérie malheureusement ».
Après avoir opté pour une stratégie d'apaisement, Marc Fesneau pense qu'il faut désormais entrevoir de nouveaux leviers estimant que « sans doute avons-nous laisser trop longtemps tarder cette situation ».
On peut pas demander à la fois à la France d’être généreuse, d’avoir un regard particulier sur l’Algérie et quand on demande à l’Algérie de reprendre ses ressortissants de pas avoir de réciprocité.
Si ces divergences diplomatiques ne doivent pas être fomentées en un sujet de politique intérieure algérienne, les conséquences de la récente dégradation de nos rapports avec le régime algérien nous obligent à réévaluer les moyens de pression dont nous disposons.
Nous avons tendu beaucoup de fois la main auprès de nos amis algériens et beaucoup de fois cette main n’a pas été saisie.
Interrogé brièvement sur l'ouverture du dialogue social autour de la réforme des retraites, Marc Fesneau insiste sur l'importance de laisser les syndicats travailler entre eux, sans ingérence parlementaire ou gouvernementale. Selon lui, « ne venons pas préempter un débat et un dialogue qui est en train de se construire entre les partenaires sociaux ».