Marc Fesneau : "L'agriculture devra faire face à la sobriété à l'hectare : irriguer plus de surface sans consommer davantage"

Agathe Beaujon pour Challenges

Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et Vice-Président du Mouvement Démocrate, a accordé une interview à Challenges au lendemain de la présentation du plan eau par Emmanuel Macron, le 31 mars 2023. Il y évoque notamment les mesures pour les agriculteurs et du projet de rétention d'eau. Lire son interview dans Challenges.

 

Challenges - Emmanuel Macron a présenté ce jeudi 30 mars le plan eau élaboré par les ministères de la Transition écologique, de la Santé et de l’Agriculture qui prévoit une réduction de 10% des prélèvements en d’ici 2030, et des efforts "par tous". Quels sont les objectifs pour l’Agriculture ?

Marc Fesneau - L’objectif global du plan eau, qui concerne tous les acteurs, est la sobriété et la gestion durable de la ressource en eau. Les fluctuations du climat entraînent de plus en plus de tensions sur la ressource hydrique, avec la hausse des épisodes de sécheresse. L’agriculture aura toujours besoin d’eau, il faut donc penser la sobriété différemment, et travailler en priorité à ce que la ressource mobilisée contribue effectivement au besoin de la plante, en minimisant les pertes.

En France, 7% des surfaces agricoles sont actuellement irriguées et des besoins d’irrigation vont intervenir dans de nouveaux territoires en raison du changement climatique. À terme, l’agriculture devra donc irriguer plus de surface, mais sans consommer davantage : c’est la sobriété à l’hectare.

Au total, quel montant du plan eau bénéficiera à l’agriculture ?

Le plan comprend 30 millions d’euros d’aides pour des équipements plus sobres en eau, 30 millions pour les ouvrages hydrauliques, dont les réserves de substitution, (les retenues collinaires et bassines ndlr) et 80 millions pour la transformation des pratiques agricoles (réduction des phytosanitaires dans les zones de captages, conversion à l’agriculture biologique…).

Les agences de l’eau flécheront ces fonds pour installer des systèmes de goutte à goutte ou des systèmes d’arrosage plus sobres. Ils pourront servir à de l’adaptation pour des surfaces qui n’étaient pas irriguées auparavant. Mon ministère s’occupera quant à lui du soutien aux ouvrages hydrauliques.

Le financement des bassines ne s’apparentent-ils pas au soutien à une agriculture intensive forcément gourmande en eau alors que la ressource se raréfie ?

C’est un faux procès. Le protocole de Sainte-Soline impose une réduction de 21 à 14 millions de m3 d’eau prélevés chaque année par les agriculteurs, couplés à des engagements contractuels et chiffrés sur l’assolement, la plantation de haies, la réduction de produits phytosanitaires. Les prélèvements d’eau sont soumis à autorisation annuelle et interdits en cas de sécheresse hivernale. Le projet de Sainte-Soline acte au contraire la transformation du modèle agricole.

Vous préparez aussi une loi d’orientation pour l’agriculture qui pourrait être en débat à l’automne. Quel est son but?

La transmission des exploitations agricoles est un enjeu majeur et un formidable atout pour la transition du modèle. Nous devons construire un système où la transmission de l’exploitation se conjugue à l’impératif de "transition" écologique des modes de productions.

Ainsi, un jeune exploitant qui s’installe doit avoir accès au foncier, aux outils de production, à la formation pour mettre en place une exploitation résiliente et adaptée au changement climatique. 180.000 agriculteurs partiront à la retraite d’ici 10 ans. Cette philosophie permettrait de transformer la moitié du monde agricole français en une décennie, et de concilier transition écologique et souveraineté alimentaire.

📰 Lire l'interview complète dans Challenges

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