Marie-Pierre Vedrenne : "Agir en européens est la seule voie pour défendre la démocratie et répondre aux enjeux d'aujourd'hui"
Marie-Pierre Vedrenne, Députée européenne MoDem-PDE et Vice-Présidente de la délégation française de la majorité présidentielle, est intervenue au Parlement européen lors de la venue de Gitanas Nausėda, Président de la Lituanie.
Monsieur le Président, il faut du courage pour soutenir inconditionnellement le peuple ukrainien comme la Lituanie l'a toujours fait.
Il faut du courage pour ouvrir ses frontières en accueillant et protégeant les opposants au régime dictatorial de Loukachenko.
Il faut du courage pour s'affirmer face un voisin russe belliqueux aux menaces expansionnistes.
Il faut du courage pour tenir tête à l'autoritarisme chinois.
Il faut du courage pour ne jamais tourner le dos à ses alliés.
Ce courage, votre pays l'a eu, votre peuple l'incarne. Votre pays nous a montré ce que certains ne voulaient et ne veulent toujours pas voir que la souveraineté nationale est renforcée par la solidarité européenne.
Votre pays démontre ce que certains rejettent : qu'une plus grande unité européenne est synonyme de protection de nos valeurs et de nos concitoyens.
Oui, l'Union européenne doit rester toujours unie. C'est pourquoi, et vous l'avez évoqué, un instrument anti coercition fort, réactif, effectif, ne pouvant être bloqué par un État-membre est un impératif.
Oui, c'est une nécessité que de pouvoir réagir, que de pouvoir nous protéger, quand des États-tiers cherchent à limiter notre liberté.
Monsieur le Président, votre pays et les Lituaniens montrent qu'agir en européens est la seule voie qui permette de défendre la démocratie, de répondre aux enjeux d'aujourd'hui, de bâtir notre autonomie stratégique.
Face à la pandémie, nous avons agi en européens. L'achat groupé de vaccins, le transfert de patients entre États-membres, l'adoption du plan de relance.
Face à l'agression illégale et injustifiée de l'Ukraine, nous agissons en européens. Sanctions, aide macrofinancières, fourniture d'armes.
Face à la crise énergétique, nous continuons d'agir en européens. Création de nouvelles lignes d'approvisionnement, réinvestissement dans de nouvelles énergies vertes, création d'un fonds social climat.
Face aux sirènes de la division, nous devons continuer d'agir en européen. Renforçons le dialogue entre nos sociétés. Renforçons le dialogue entre nos États. Renforçons le dialogue avec les États tiers.
Continuons à agir en Européens souverains et solidaires, car pour sortir des dépendances critiques, pour nourrir nos concitoyens, pour relever le défi de la transition climatique pour ne laisser personne de côté, nous devons dialoguer, progresser, mais surtout agir ensemble.
Au Parlement, nous y sommes prêts, à nous de suivre cette voie, la voie que votre peuple dresse pour que ces actions ne restent pas sans réponse, que nous soyons collectivement à la hauteur des préoccupations et des aspirations de tous les Européens.
Et permettez moi Monsieur le Président aussi de dire, alors que mon collègue Nicolas Bay a déjà quitté l'hémicycle et n'a pas dit un mot pour votre pays, que les Français ne se situeront jamais sur les lignes défendues par le Rassemblement national et tous les extrêmes.