Marie-Pierre Vedrenne : "Défendre nos valeurs démocratiques à travers notre politique commerciale"
Marie-Pierre Vedrenne, Députée européenne MoDem-PDE et co-Présidente de la délégation l'Europe Ensemble, explique la volonté européenne de défendre des valeurs démocrates dans ses accords commerciaux.
Aujourd'hui, près de 60 % de la population mondiale vit sous des dictatures ou des régimes autoritaires. Ça doit nous interpeller pour réfléchir à l'avenir de notre politique commerciale. Voulons-nous seulement conclure des accords de commerce avec des pays qui sont dits des démocraties ? Que faisons-nous avec des régimes autoritaires ?
Prenons l'exemple de la Chine. Nous le voyons bien, la Chine a une vision du monde totalement différente de la nôtre et nous sommes dépendants pour autant de la Chine. Comment voulons-nous rééquilibrer cette dépendance ? Comment voulons-nous aussi, au travers de cette politique commerciale, faire bouger les choses pour la réalité, pour faire en sorte, par exemple, que le travail des enfants ne soit plus mis en place.
C’est pourquoi nous mettons en place notamment ce que nous appelons “Import Ban” c'est-à-dire bannir les produits issus du travail forcé à nos frontières.
Notre politique commerciale est donc un outil essentiel pour défendre la démocratie, pour se battre pour nos valeurs.
Nous le faisons aussi à travers la réforme dite des chapitres “Développement durable”, ces chapitres Développement durable, ils traitent au développement durable, mais aussi la question des droits humains, les droits du travail. Cette réforme des chapitres développement durable va nous permettre progressivement, en fait, de fermer l'accès à notre marché intérieur si nos partenaires ne respectent pas leurs engagements que nous avons permis d'avoir dans des futurs accords de commerce.
On le voit bien en matière de politique extérieure, la politique commerciale joue un levier fondamental.
Mais pour autant, sommes-nous prêts à conclure n'importe quel accord de commerce ? Non. Prenons l'exemple du Mercosur. Nous nous réjouissons que le président Lula gagne les élections au Brésil. C'est fondamental pour la démocratie. Mais cet accord, il pose encore des questions sur le fond, sur la question du changement climatique, mais aussi sur la concurrence déloyale pour nos agriculteurs.
Donc, nous le voyons bien, la politique commerciale est un enjeu extrêmement complexe pour lequel il nous faut continuer de définir une voie qui ne soit pas celle de l'ouverture délétère, ni celle de la fermeture délétère, mais véritablement une politique commerciale qui nous permette de défendre nos intérêts, nos ambitions et nos valeurs, nos valeurs démocrates.