Marina Ferrari : "On doit réfléchir au niveau européen à des réseaux sociaux éthiques"
Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du Numérique, était l'invitée de RTL le 30 avril 2024 pour réagir aux récentes propositions de la commission de régulation du numérique commandées par Emmanuel Macron.
Réguler l'espace numérique : "Nous ne sommes pas restés sans rien faire ces derniers mois"
À la suite de la livraison du rapport de la commission de régulation du numérique au président de la République, parmi lequel figurent des mesures très concrètes, Marina Ferrari a d'abord voulu "féliciter les travaux de la commission" qui "rappelle notre attention qui doit être vraiment le point central de notre action aujourd'hui : c'est comment protéger nos enfants ? comment bâtir une politique publique autour de nos enfants et du bien-être, notamment dans cet espace numérique ?"
Si les conclusions de cette commission appellent de manière général à exercer davantage de contrôle sur l'utilisation des écrans par les plus jeunes, la secrétaire d'Etat en charge du Numérique insiste sur le travail déjà effectué par ses soins et ses prédécesseurs en matière de régulation de l'espace du numérique. En effet, elle défend que "nous [le gouvernement] ne sommes pas restés sans rien faire ces derniers mois, vous l'avez vu, notamment au niveau européen, il y a des textes importants qui ont été pris. Je pense au DSA (Digital Service Actuel) et au DMA (Digital Markets Actuelle), mais surtout le DSA qui nous permet déjà de réguler l'espace numérique."
Marina Ferrari en veut pour preuve la très récente décision prise par l'Union européenne à l'encontre de TikTok :
Il y a une décision qui est tombée la semaine dernière concernant TikTok lite, et c'est la mise en œuvre concrète du DSA : l'algorithme a été jugé, et ce système de rémunération, contraires aux principes du DSA en matière de risque d'addiction et donc la plateforme TikTok a été obligée de retirer de l'espace européen cette fonctionnalité.
Par ailleurs, notre secrétaire générale adjointe veut aller plus loin et porter au niveau européen la majorité numérique, désormais en vigueur en France. Elle détaille "qu'une nouvelle loi a été adopté à l'unanimité au Parlement, [...] qui prévoit l'instauration d'une majorité numérique à 15 ans" dont la prochaine étape est sa mise en œuvre concrète dans le quotidien des jeunes adolescents.
En plus de ces premières réponses, Marina Ferrari s'attache aussi à sécuriser cet espace numérique, où les plateformes de réseaux sociaux s'affranchissent régulièrement de leur responsabilité déjà morale, puis désormais juridique, de contrôler le contenu qui circulent sur leur application. Selon la secrétaire d'Etat, les solutions sont multiples, et elle cite "l'identité numérique qui se développe et qui est très efficace, puis complètement sécurisée." Cette mesure pourrait permettre d'accentuer le contrôle des âges des jeunes usagers lorsqu'ils souhaitent accéder à des contenus leur étant interdit, comme les images et vidéos à caractère pornographique. Dans la continuité de cette idée, Marina Ferrari plaide pour "qu'on puisse réfléchir au niveau européen à des réseaux sociaux éthiques. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire avoir des algorithmes différents, qui soient moins addictifs, ça veut dire peut-être avoir moins de "scroll" (faire défiler un fii d'actualité sur un réseau social)."
Enfin, Marina Ferrari appelle à mieux éduquer nos enfants et nos jeunes pour un usage des écrans de manière intelligente et saine :
Dans les évaluations qui sont faites dans la connaissance du numérique par nos jeunes, on n'est pas très bien classé aujourd'hui en France. Donc ça veut dire qu'on a aussi une pédagogie autour de : "comment j'utilise le numérique, ce que je fais avec le numérique de manière responsable."