Mathilde Desjonquères : "Une méconnaissance des sinistrés sur l'impact de la sécheresse sur le bâti"
Mathilde Desjonquères, Députée du Loir-et-Cher, est intervenue en séance de Questions au Gouvernement ce mardi 7 mars à l'Assemblée nationale sur l'impact des sécheresses sur le bâti. Revoir son intervention.
Monsieur le Ministre, le Gouvernement a pris il y a environ 15 jours en Conseil des ministres, une ordonnance sur la prise en charge des conséquences des désordres causés par le phénomène naturel de mouvements de terrain différentiels.
Comme le texte l'a rappelé, plus de la moitié des maisons individuelles en France sont construites sur des sols argileux susceptibles de présenter un risque moyen ou fort de dégâts provoqués par un phénomène naturel de succession, d'épisodes de sécheresse et de réunification des sols.
De plus, sous l'effet du réchauffement climatique, nous savons que la planète connaîtra davantage d'épisodes de chaleur extrême, avec des épisodes de sécheresse plus sévères et récurrents, comme l'a souligné notamment la fédération professionnelle France Assureurs, qui chiffre les sinistres à 43 milliards d'euros entre 2020 et 2050. Trois fois plus que les 13,8 milliards indemnisés sur la période de 1989 à 2019.
Pourtant, si le phénomène de retrait gonflement des sols argileux est étudié et documenté en France depuis plusieurs années, il y a encore une méconnaissance des sinistrés et des acteurs locaux sur l'impact de la sécheresse et de ce phénomène sur le bâti et les dispositions constructives pour s'en prémunir.
Les sinistrés se sentent ainsi souvent démunis face au coût des travaux et à l'impact psychologique que peut induire la dégradation de leur habitation.
Face à ce constat, ne serait il pas plus judicieux, Monsieur le Ministre, de trouver des solutions durables afin de prévenir au mieux ce phénomène ?
Il y a aujourd'hui une obligation d'étude des sols, mais qu'en est il de l'obligation de construction pour mettre à l'abri les futurs propriétaires ? Que prévoit le Gouvernement à ce sujet ?
Ma deuxième question concerne les victimes. Au-delà de la compensation financière que prévoit le Gouvernement pour les accompagner dans la transformation de leur maison afin que celles ci s'adaptent au mieux à ces mouvements de sol dus à la sécheresse ?