Bruno Fuchs : « Aujourd’hui, il n’y a pas d’autorité politique en Palestine pour administrer un État »
Bruno Fuchs, député du Haut-Rhin et président de la commission des affaires étrangères, était l’invité de Christophe Barbier dans Le Barbier du matin de Radio J ce jeudi 21 novembre.
Proche-Orient : « On doit préparer la construction, la capacité d’avoir des forces politiques qui permettent la sécurité et la paix dans la région »
Le bureau de l'Assemblée nationale a acté mercredi la création d'un groupe d'amitié France-Palestine alors qu’il ne répond pas aux critères définis en 1981. En effet, ces groupes d'amitié impliquent l'existence d'un Parlement dans l'État, de relations diplomatiques avec la France, et l'appartenance du pays considéré à l'ONU.
Aujourd’hui, il n’y a pas d’autorité politique en Palestine pour administrer un État. On ne le reconnaît pas aujourd’hui.
Contre ces tergiversations, Bruno Fuchs indique qu’on « est sur un plan symbolique ». Il affirme que cette démarche est dans un objectif de travailler « au jour d’après ».
Si on veut construire une paix et une sécurité pour Israël et une souveraineté pour le peuple palestinien, il faut penser à la suite, trouver des liens.
Tout en précisant que ce groupe existe déjà au Sénat et demandant de ne pas nous arrêter à des polémiques stériles, le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée souligne travailler actuellement avec ses collègues de la commission « sur une conférence internationale sur le jour d’après, sur les solutions ».
On doit préparer la construction, la capacité d’avoir des forces politiques qui permettent la sécurité et la paix dans la région.
Quant à la présidence de ce groupe d’amitié, Bruno Fuchs y voit bien son collègue Démocrate du Loiret Richard Ramos, qui présidait avant la dissolution un groupe d'étude à vocation internationale France-Palestine. Porté par les députés La France Insoumise qui en réclament la direction, ce groupe d’amitié « ne doit pas être présidé par une tendance politique qui va essayer de l’instrumentaliser » souhaite le député du Haut-Rhin.
Budget 2025 : « La plupart des responsables politiques n’ont pas pris l’ampleur de la crise »
Alors que le recours à l’article 49-3 de la Constitution par le Premier ministre pour faire adopter son budget sans vote se profile, le risque d’une motion de censure votée refait également surface. Pour notre porte-parole, « personne ne veut être à la place de Michel Barnier » qui tente de proposer des économies et de redresser les finances du pays. Il dénonce même certains de ses collègues « qui n’ont pas pris l’ampleur de la crise ».
Les déclarations [de certains responsables politiques] sont d’abord dans l’intérêt de leur parti politique, ou dans leur intérêt personnel, par exemple pour 2027. On doit dépasser son intérêt personnel pour prendre en compte l’intérêt du pays surtout avec la situation dans laquelle on est !
Soutien du Premier ministre, Bruno Fuchs rappelle que dans cette situation de crise budgétaire, notre « responsabilité aujourd’hui, c’est de donner à quelqu’un la capacité de régler les problèmes d’une urgence absolue ». Faire tomber le gouvernement en ces temps serait donc très malvenu.
Soit les personnels politiques sont raisonnables et prennent le sens de leurs responsabilités soit ils jouent leur intérêt personnel et alors il n’y aura pas de commun au centre – et ce sera la défaite.