Maud Petit : "La douleur chronique concerne 12 millions de personnes, 20% des Français."
Au cours de la session de questions au gouvernement se tenant à l’Assemblée nationale le mardi 25 octobre, Maud Petit, a interrogé le ministre de la Santé François Braun concernant la prise en charge de la douleur chronique. Retrouvez son intervention.
Madame la Présidente,
Monsieur le ministre de la Santé,
Le 17 octobre dernier se tenait la journée mondiale contre la douleur. Je veux rappeler ici qu’il y a des maux, invisibles et quotidiens, qui détruisent des vies. Je souhaite porter aujourd’hui la voix de ceux qui subissent les affres des douleurs chroniques, et leur dire qu’ils ne sont pas seuls, que leur combat est le nôtre.
Les causes de la douleur chronique sont multiples : suite d’une opération chirurgicale, d’un traitement médical, effets d’une maladie. En résulte une souffrance quotidienne, invalidante parfois, silencieuse souvent.
La douleur chronique concerne près de 12 millions de nos compatriotes, 20% de notre population. Elle touche n’importe lequel d’entre nous, à tous les âges.
Sources de handicaps, d’isolement social, de souffrances psychologiques, mais aussi d’inactivité et d’absentéisme professionnel. Il en résulte un phénomène sociétal à prendre en compte.
La loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, reconnait la prise en charge et le soulagement de la douleur comme des droits fondamentaux du patient.
Je vous interroge ainsi sur la pérennisation des structures douleur chronique qui prennent en charge des patients douloureux complexes sur le territoire métropolitain et ultramarin. Ce dispositif, unique en Europe, constitue un maillon essentiel du parcours de soins et participe à la diminution de l’errance diagnostic et thérapeutique.
Après 3 plans nationaux de lutte contre la douleur, le modèle s’essouffle. La couverture territoriale est hétérogène et fragile. Les nombreux départs à la retraite ne sont pas remplacés. L’offre actuelle couvre seulement 1,4% des patients. Elle ne couvre pas les besoins des patients les plus complexes.
Les sociétés savantes sont dans l’attente de l’explication par la HAS des recommandations relatives au parcours des soins du patient douloureux. Elles appellent à pérenniser et démultiplier ce modèle de prise en charge.
M. le ministre, quelle est donc la feuille de route du gouvernement pour pérenniser ces structures et assurer un accès effectif à une prises en charge de qualité des patients douloureux dans notre pays ?