Pass vaccinal : le choix d'inciter, et non de contraindre
La députée du Puy-de-Dôme, Laurence Vichnievsky, est oratrice du Groupe Mouvement Démocrates et Démocrates apparentés à l'Assemblée nationale sur le texte du pass vaccinal. Elle nous explique la nécessité de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal.
Au cœur de l’actualité, comment le pass vaccinal compte-il être mis en place ? La date du 15 janvier reste-elle un objectif possible à atteindre ?
La transformation du pass sanitaire en pass vaccinal est une urgence. Elle requiert des décrets d’application pour sa mise en œuvre pratique mais l’objectif du 15 janvier pour le vote définitif de la loi reste possible dans la mesure où le Sénat commencera la discussion du texte le 10 janvier.
Pourquoi y’a-t-il une véritable nécessité à transformer et adapter le pass sanitaire en pass vaccinal ?
La stratégie du gouvernement repose principalement sur la vaccination la plus large possible avec une double finalité :
- protéger les personnes contaminées des formes graves de la maladie
- réduire la propagation du virus
La transformation du pass sanitaire en pass vaccinal a pour objectif assumé d’inciter l’ensemble de la population à se faire vacciner.
Le MoDem soutient pleinement cet objectif.
Comment les contrôles des pass se feront-ils ?
Le contrôle du pass vaccinal se fera dans les mêmes conditions que celui du pass sanitaire mais, et c’est une mesure de renforcement des contrôles, les exploitants des lieux recevant du public auront la possibilité, lorsqu’il existera des raisons sérieuses de douter du document présenté, de vérifier la concordance entre le pass vaccinal présenté et un document d’identité du porteur, de manière à refuser l’accès à l’établissement en cas de discordance.
Quelles seraient les sanctions encourues pour une personne non vaccinée ou ayant un schéma vaccinal incomplet ?
Le choix a été fait d’inciter et non de contraindre. Il n’y aura donc pas de sanction en cas de défaut de schéma complet de vaccination mais l’accès aux activités de loisirs ou aux restaurants par exemple, de même qu’à certains transports ne sera, sauf exception pour ces derniers, plus possible.
L’Assemblée a prévu toutefois le maintien du passe sanitaire pour les mineurs de 12 à 15 ans. Nous n’avons pas voulu que nos jeunes soient tributaires du consentement de leurs parents à leur vaccination pour continuer à pratiquer leur sport ou leurs activités culturelles.
La vaccination obligatoire n’est-elle pas indispensable compte tenu du nombre d’hospitalisations et de cas à l’heure actuelle ?
À titre personnel, j’y serais plutôt favorable mais l’incitation ferme est sans doute plus efficace et préserve la liberté de chacun.
Pensez-vous que l’effet dissuasif, le fait de contraindre, soit un moyen complémentaire d’incitation pour pousser les citoyens à se faire vacciner ?
Je précise à nouveau que le choix de la contrainte n’a pas été fait.
Mais il suffit de se référer au nombre considérable des vaccinations qui ont suivi la mise en place du pass sanitaire pour penser que le pass vaccinal pourra convaincre la minorité de nos concitoyens qui ne sont pas encore vaccinés.