Philippe Bolo : « Qu'on arrête de penser à 2027 ! »
Notre député de Maine-et-Loire, Philippe Bolo, a répondu aux questions d'Oxygène Radio, alors que le gouvernement Bayrou vient d'être nommé.
Philippe Bolo, après la nomination du nouveau gouvernement, quelles sont les prochaines échéances du calendrier politique ?
Désormais, on a une équipe gouvernementale qui va pouvoir s'attaquer aux problèmes du pays parce qu'il s'agit bien de travailler dans l'intérêt général et pas dans l'intérêt des partis.
Et pour ça, il faut remettre en route la démarche pour arriver à un budget. Mais avant, il y a une autre priorité. C'est le désastre qui a eu lieu à Mayotte. Il va falloir passer une loi spéciale, tout mettre en œuvre pour rapidement remettre en place les réseaux, les écoles, les services publics et reconstruire tout ce qui a été mis à terre par le cyclone.
Ça veut dire que vos vacances vont être écourtées ?
Nos vacances sont cadencées par les jours de Noël et du Nouvel An parce qu'un député ça travaille à l'Assemblée avec des fonctionnaires qui, eux, ont le droit de prendre leurs congés. Et puis les personnalités, les experts qu'on convoque en audition sont eux aussi vacances.
Les affaires reprendront après le 1er janvier. Pour ce qui me concerne, ça sera une mission sur l'hydroélectricité qui va m'amener à Lyon. Plus généralement, ça va nous obliger aussi à revenir vers le gouvernement pour tous les sujets en cours qui étaient restés sans réponse en raison de la précédente censure.
Sur ce budget 2025, celui de Michel Barnier avait été décrié, quelle est votre position ?
Effectivement, il faut éviter que la dette ne s'envole et ne soit une charge très difficile à régler pour les générations futures. Après, il y a des grands principes à respecter. Je trouve que c'est insuffisamment mis sur la table, que chacun doit se retrouver avec un juste retour des efforts de ce qu'il produit.
Il faut un meilleur partage de la valeur. C'est ça le problème aujourd'hui, certains travaillent beaucoup et touchent moins que d'autres qui travaillent un peu moins et qui touchent plus. On est un beau pays qui produit des richesses, mais il faut qu'il y ait un meilleur partage de ce qui est produit, équitablement, vers tous ceux et celles qui produisent des efforts.
Ensuite, il faut qu'on regarde très précisément ce sujet des transitions écologiques parce qu'on voit aujourd'hui qu'il touche à notre quotidien : à Mayotte, en Espagne, et les agriculteurs qui ont souffert d'excès ou de manques d'eau. Il faut qu'on soit capable de faire des compromis.
Cette censure justement, ça a été du temps de perdu pour les missions que vous aviez déjà en cours ?
Oui, parce qu'on a des sujets sur le feu qui sont assez urgents. Et en particulier, je pense à tous les dossiers remontés par les citoyens de la circonscription qui m'amènent à aller à la rencontre des équipes ministérielles. Et sans ministre, ces sujets-là étaient retombés à zéro. Donc il faut très vite les reprendre pour apporter des réponses à ces citoyens, à ces entreprises qui m'ont contacté.
Vous pensez que ce gouvernement peut tenir quelques mois ?
Ce qui compte pour les citoyens, ce sont les réponses à leurs questions, que les entreprises tournent. On est un territoire rural et les dispositions qui avaient été promises aux agriculteurs suite au mouvement de février 2024 doivent voir le jour. Elles ont été totalement mises à plat avec la censure.
Ce qui compte en définitive, c'est qu'on ait une capacité à gouverner un pays avec tout le monde dans l'intérêt général, mais qu'on arrête de penser à 2027 et de se dire « C'est quoi le coup d'après ». Il y a un président de la République, il y a un gouvernement, des parlementaires de tous bords, il faut que tout le monde apprenne à travailler ensemble pour l'intérêt général.
Franchement, dans les entreprises, les associations, tout le monde travaille ensemble, sans se préoccuper de savoir de quel côté les uns et les autres votent. Tout ça fonctionne bien, il faut qu'on fasse pareil.
Retrouvez l'entretien sur Oxygène Radio.