Philippe Vigier : "Je veux que le Ministère des Outre-mer soit le Ministère des résultats"
Jean-Tenahe FAATAU pour Outremers360Nommé le 20 juillet dernier, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a accordé une interview à la rédaction d’Outremers360. Il y revient sur ses premières semaines d’entrée en fonction, marquées notamment par deux déplacements, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, et y développe sa feuille de route, étroitement liée à la feuille de route du Comité interministériel aux Outre-mer.
Outremers360 : Vous avez été nommé au Ministère délégué aux Outre-mer le 20 juillet dernier et vous avez, depuis, effectué deux déplacements : en Nouvelle-Calédonie, avec le président de la République, et en Polynésie. Que retenez-vous de ces deux premiers déplacements ?
Philippe Vigier : C’étaient deux déplacements très importants.
D’abord parce que celui en Nouvelle-Calédonie avec le président de la République intervient à un moment où, vous le savez, l’archipel a eu rendez- vous avec son destin.
Il y a eu trois référendums, il y a eu des discussions qui sont en cours avec l'ensemble des forces politiques, notamment sur l'évolution du corps électoral pour les élections provinciales qui est figé. Quand on parle de démocratie, c'est quand même bien qu'il puisse y avoir à un moment une adaptation de ce corps électoral.
C'étaient des discussions majeures avec toutes ces forces politiques. Ont été aussi abordées les questions économiques. On connaît l'emblématique sujet du nickel, qui est une chance au moment où l'Europe se construit une indépendance par rapport à d'autres grands pays du monde, d'autres régions du monde en matière de stratégie économique, industrielle et minière.
Et puis il y eut ce déplacement en Polynésie, déplacement très riche sur un territoire qui l’est tout autant. Je suis revenu émerveillé par ce territoire que je ne connaissais pas, et j'ai été véritablement frappé d'abord par l’hospitalité, par l'accueil qui nous a été réservé, mais aussi par les attentes et les atouts du territoire.
Cette France, elle est belle, elle est grande par sa géographie de l’Hexagone à ses territoires ultramarins.
Je reviens avec encore plus de passion pour tous ces territoires. J'ai un slogan que j'ai choisi depuis le début de ma vie publique : c'est la passion d'agir. Cette passion d'agir, je vais la mettre au service de tous les territoires ultramarins.
Annick Girardin insistait beaucoup sur le « réflexe Outre-mer », Sébastien Lecornu mettait en avant son profil d’élu local et Jean-François Carenco défendait la « création de valeur ». Quelle sera votre méthode ?
Ma méthode est assez simple. D'abord, se mettre à l'écoute de tous ces territoires, à l'écoute des élus, à l'écoute des forces vives, parce que je ne crois qu'à la co-construction. Ce n'est pas à Paris uniquement qu'on va décider pour les Outre-mer, bien au contraire. Ils seront acteurs.
Ensuite, il y a une feuille de route. La feuille de route est issue du CIOM, qui a abouti le 18 juillet dernier avec 72 mesures. Je ne vais pas attendre un an avant qu'on regarde si les choses ont avancé. Je donne rendez-vous au mois de novembre et on fera, territoire par territoire, le bilan de l'avancement des mesures.
Mais ces mesures, une fois de plus, elles ont été co-construites et je veux qu'on avance ensemble. Quand je dis ensemble, tous les élus, tous ceux qui représentent ces territoires et bien sûr le gouvernement qui sera en inter-ministérialité de manière à ce que chacun des engagements qui ont été pris puisse être tenu.
J'y tiens et ça, je le ferai tous les trois ou quatre mois de manière à ce que l'année prochaine, au mois de juillet, on aura déjà, je crois, beaucoup avancé.
Je veux que le ministère des Outre-mer soit le ministère des résultats.